P-au-P, 4 août 2015 [AlterPresse] --- Une dizaine de femmes, militantes d’organisations, ont marché à Port-au-Prince ce 4 août pour exiger des excuses publiques de la part du chef de l’État Michel Martelly qui a agressé verbalement une femme lors d’un meeting électoral à Miragoâne.
La marche a démarré devant les locaux du ministère à la condition féminine et aux droits des femmes pour aboutir devant le palais national.
Selon les enregistrements disponibles, Michel Martelly a usé de propos violents et dégradants à l’encontre d’une femme lui réclamant des comptes sur sa gestion en tant que président à Miragoâne la semaine écoulée.
L’ancien chanteur dont la réputation sulfureuse a garanti le succès musical, a même invité la citoyenne à prendre part à un acte sexuel avec lui, au milieu des vivats et des rires de la foule.
Depuis, des lettres ouvertes et réactions pleuvent et les réseaux sociaux s’enflamment d’indignation.
Pour les organisations de droits humains et féministes l’agression de Miragoâne n’est pas seulement violente, elle est sexiste.
« Le président a coutume de s’en prendre vertement aux hommes qui le contestent, comme cela s’est vu durant cette campagne électorale dans les départements du Nord-est et du Nord-ouest. Cependant, ces agressions n’ont pas de caractère sexuel », signalent-elles.
Au niveau du gouvernement, le conseiller du président Michel Martelly, Gregory Mayard-Paul a rompu le silence en intervenant sur la radio Scoop Fm, soutenant entre autres que les propos de Martelly ont été travestis.
Le président n’en est pourtant pas à son coup d’essai. En 2011 il avait insulté vertement un journaliste qui l’interrogeait sur son programme d’éducation.
Interpellé par la suite sur cette violence verbale il avait rétorqué : « Je n’ai pas aimé la façon dont j’ai été abordé ; j’ai répondu, et c’est fini ».
En juin 2014, il a proposé à un journaliste qui l’interrogeait de dormir dans son lit. [apr 4/08/2015 12 :40]