P-au-P, 4 aout 2015 [AlterPresse] --- Des dizaines de personnes à l’initiative du Collectif 4 décembre et plusieurs autres organisations de la société civile haïtienne participent à un sit-in à Malpasse tout près du portail frontalier avec la République dominicaine.
Cinq agents du corps d’intervention et de maintien de l’ordre (Cimo) assurent la sécurité.
« Nous ne voulons pas de la farine dominicaine ; vive la production nationale ; à bas le racisme et l’antihaïtianisme », sont parmi les slogans scandés par les protestataires ou simplement inscrits sur des pancartes.
Des badauds assistent en silence à l’événement tandis que des va-et-vient ont lieu au niveau du portail frontalier, entre autres de commerçants rapportant des marchandises de la république voisine.
Ce sit-in a lieu dans un contexte de crise migratoire entre les deux pays partageant l’île d’Haïti.
À partir du 17 juin, des migrants et migrantes haïtiens en situation irrégulière qui ne se sont pas inscrits au Plan national de régularisation des étrangers (Pnre) ont commencé, de manière intensive, à être rapatriés en dépit d’un moratoire de 45 jours, officiellement annoncé par les autorités dominicaines.
Le Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr), l’un des initiateurs du sit-in, a dit craindre une intensification des retours volontaires et forcés à partir du 2 aout, date marquant la fin du Pnre, d’autant que des nationalistes dominicains ont manifesté le 1er août à Santo Domingo appelant à l’expulsion des illégaux haïtiens.
Sur une population de près de 600 mille personnes, dont des Haïtiens pour la plupart, 288 mille sont inscrites, à date, au Pnre, rappelle le Garr.
Mais les 288 mille personnes n’ont réellement aucune garantie qu’elles trouveront un permis de séjour ou une carte de résidence pour rester en République dominicaine, souligne la plateforme.
Pour l’instant la proposition de l’Organisation des États américains (Oea) d’assurer la médiation d’un dialogue sur la situation migratoire entre les deux pays a reçu un accueil dans l’ensemble mitigé de part et d’autre de l’île. Car si elle a été bien accueillie par l’administration Martelly, des organisations de la société civile haïtienne et les autorités dominicaines l’ont rejetée. [emb kft gp apr 4/08/2015 11 :00]