P-au-P, 6 août 2015 [AlterPresse] --- De nouveaux moyens sont mis à disposition de l’Institut médico-légal (Iml) d’Haiti afin d’offrir aux cours et aux tribunaux, l’expertise scientifique nécessaire pour mener des enquêtes, observe AlterPresse.
Le Ministre de la justice et de la sécurité publique (Mjsp) Pierre Richard Casimir ainsi que le Ministre de la santé publique et de la population (Mspp), Florence Duperval Guillaume, ont procédé le vendredi 31 juillet, à la relance officielle de l’Iml après plus de six ans d’arrêt de fonctionnement.
Le directeur de l’Iml, Dr Jean Armel Demorcy, indique que l’Institut est un organe de l’Etat entrant dans l’application d’une politique pénale, visant à rendre la justice, dans un délai raisonnable, en conformité avec des normes de l’État démocratique, et accessible à tous.
« L’Iml a pour mission de générer et de collecter en toute impartialité, les informations réelles, objectives et scientifiques découlant des cas de violences sur des personnes vivantes ou décédées », renchérit le Dr Jean Armel Demorcy.
Dans les articles 33 et 34 du code d’instruction criminelle, il est écrit que le commissaire du gouvernement ou le juge de paix doit se faire accompagner d’un médecin pour réaliser le constat de décès dans tous les cas de mort violente et suspecte.
Cette disposition visait à diminuer les cas d’inhumation précoce (pour que le citoyen haïtien ne se réveille pas au salon funéraire ou à la morgue), et à collecter sur les lieux du crime les indices nécessaires pour déterminer les causes et les circonstances de décès.
Car, seul le médecin possède les habilités techniques nécessaires pour réaliser le diagnostic de décès, affirme Demorcy.
Il a fallu attendre le 31 mars 2000, soit près de 165 ans, pour créer l’Institut médico-légal suite à la signature d’une convention entre le Ministère de la justice et celui de la santé.
À travers les deux ministères de tutelle, cette institution a pour mission d’organiser, déployer et gérer les équipes de scènes de crimes, sur tout le territoire de la République, de rendre accessible les autopsies médico-légales à toutes les victimes de violences, de former des médecins légistes et d’autres professionnels impliqués dans la gestion des cas de violences, faciliter l’accès au certificat de violence à tous.
La Ministre de la santé, Florence D. Guillaume a renouvelé son support au directeur de l’Iml afin que justice soit rendue en toute impartialité.
Le Ministre de la justice, Pierre Richard Casimir, croit que la lutte contre l’impunité et la criminalité exige la mise en place d’une institution comme l’Iml.
Carl Alexandre, représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah), ancien procureur du gouvernement américain, en 1998, Carl Alexandre, a rappelé l’importance de l’appui d’un test médico-légal dans le cadre d’une enquête.
« L’institut médico-légal sera désormais l’un des points d’ancrage de la politique judiciaire. C’est définitivement une grande avancée », proclame Sophia Martelly, épouse du président.
L’Iml situé à la rue Oswald Durand au centre de Port-au-Prince a la capacité de recevoir au moins 8 cadavres et dispose actuellement de deux médecins légistes. [jep kft gp apr 6/08/2015 09:00]