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Haïti-Société : La formation professionnelle et technique, condition du développement économique

P-au-P, 30 juil.2015 [AlterPresse] --- Des organismes de la société civile haïtienne appellent au renforcement du secteur de la formation technique et professionnelle, pour permettre le développement du pays et sa croissance économique, au cours de la présentation du cinquième bulletin des organisations de la société civile et action des pouvoirs publics (Socapp).

Dans ce numéro, l’Initiative de la société civile (Isc) et le Conseil haïtien des acteurs non étatiques (Conhane), traitent particulièrement de la question du budget rectificatif 2014-2015, de la formation professionnelle et des infrastructures routières.

Formellement 128 centres sont recensés dans le pays. Un nombre qui traduit un manque, pour le développement d’un pays, dont la population est essentiellement formée de jeunes.

Dans une appréciation de la question de la pauvreté en Haiti en comparaison avec la situation effective dans les autres pays de la région, les organisations auteures du document expliquent qu’à côté de la faiblesse de la production nationale et le chômage, la négligence de la formation technique constitue un facteur fondamental et explicatif du sous-développement du pays.

Cette comparaison tient compte du Produit intérieur brut (Pib), continuellement en chute libre en Haïti.

La formation technique et professionnelle « est un levier important pour la croissance économique », explique Rosny Desroches, directeur exécutif de l’Isc.

Partant de leur observation, ces organisations de la société civile haïtienne jugent que c’est une cause qu’on ignore souvent mais qui reste cruciale dans le développement du pays. « Tous les pays qui ont progressé sur le plan économique ont une main d’œuvre qualifiée », or « notre formation technique et professionnelle est une catastrophe », toujours d’après Rosny Desroches.

Autre constat, c’est que « cette formation est faite dans l’informelle (…) Tout s’apprend dans la routine. Tout l’appareil de production du pays est dans l’informel. 90 % des entreprises haïtiennes sont dans l’informel », d’après des informations rapportées dans cette cinquième édition du bulletin des organisations de la société civile et des actions des pouvoirs publics.

99% des travailleurs n’ont pas reçu de « formation sanctionnée », ajoute le bulletin.

Dans ce contexte la production fonctionne avec « des gens limités et incapables de poser les gestes justes », un facteur qui maintiendra la production nationale dans sa situation actuelle.

Ces organisations préconisent un pacte pour la formation technique et professionnelle, considérant que c’est un secteur déterminant pour le développement du pays, la stabilité politique et un partenariat entre les secteurs privé et public.

Les parlementaires sont appelés à voter des lois relatives à la réglementation de la formation dans le pays. [srh apr 30/07/2015 11 :25]