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Haïti-RD : Le Pidih est un échec, persiste Daniel Supplice après son limogeage

P-au-P, 25 juillet 2015 [AlterPresse] --- Le Programme d’identification et de documentation des immigrants haïtiens (Pidih) constitue un échec, réaffirme l’ex- ambassadeur Daniel supplice, à la fin d’une correspondance adressée au président Michel Joseph Martelly, en date du 21 juillet 2015.

En mars 2015, seulement 2, 000 personnes sur les 300, 000 ont été enregistrées dans le (Pidih), lancé en République dominicaine par les dirigeants haïtiens, le 21 juillet 2014.

Daniel Supplice a été rappelé de son poste d’ambassadeur haïtien en République Dominicaine, selon des informations qui circulaient dans les réseaux sociaux, dans la soirée du mardi 21 juillet 2015, avant d’être confirmées peu de temps après.

Dans sa lettre, l’ex-ambassadeur souligne des faits à reprocher aux autorités haïtiennes comme leur irresponsabilité face aux mauvaises conditions des Haïtiens vivant sur le territoire dominicain.

Il appelle aussi le gouvernement haïtien à gérer cette autre face de la réalité qui contraint des milliers d’Haïtiens à continuer de traverser la frontière à la recherche d’un mieux-être.



Il des cas où des dizaines de femmes et d’adolescentes de nationalité haïtienne donnent naissance chaque jour à des enfants dans des centres hospitaliers dominicains.



En ce qui concerne l’éducation, « 44,310 jeunes fréquentent les universités d’État ainsi que des Centres universitaires privés sans oublier ceux et celles qui, vivant à la frontière, vont dans des écoles primaires et secondaires en territoire dominicain le matin et retournent en Haïti le soir », rappelle -t-il.

Il déplore le fait que des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants continuent de vendre leur journée de travail dans le secteur agricole, dans des conditions extrêmement difficiles, mais ne pensent pas à revenir au pays ;



« On n’a pas non plus réussi à donner à nos concitoyens un acte de naissance prouvant qu’ils existent et à créer à l’interne une situation qui aurait empêché à ces millions d’Haïtiens et d’Haïtiennes de laisser le pays à tout prix et parfois dans n’importe quelle condition », regrette-t-il.

Plus globalement, sur la gestion des relations entre Haïti et la République dominicaine, l’ambassadeur limogé estime qu’elle demande de la part des différents acteurs « une attitude raisonnée, raisonnable et où l’amateurisme et l’improvisation n’ont pas leur place ».

Depuis l’expiration, le 17 juin 2015, du Plan national de régularisation des étrangers (Pnre), on assiste à des expulsions de milliers de migrants haïtiens et de Dominicains d’ascendance haïtienne.

Ce plan a été instauré après l’arrêt 168-13, pris par la Cour constitutionnelle dominicaine le 23 septembre 2013, dénationalisant plusieurs centaines de milliers de Dominicains, la plupart d’origine haïtienne.

Cet arrêt dénationalise tous les natifs dominicains, nés de parents étrangers, à partir de 1929. [emb apr 25/07/2014 00 : 10]