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Haïti-Elections : L’insécurité ne faiblit pas, à moins de trois semaines de la fermeture de la campagne électorale

P-au-P, 22 juil. 2015 [AlterPresse] --- À moins de trois semaines de la fermeture de la campagne électorale en Haïti, prévue le 7 août 2015, l’insécurité continue de soulever des inquiétudes.

Après Wilkenson Bazile, employé technique du Conseil électoral provisoire (Cep), tué par balles, à Delmas 32, le dimanche 5 juillet 2015, c’est au tour de Pierre Lafond, âgé de 48 ans, animateur de compas, candidat pour le poste de magistrat de la commune de Marigot, sous la bannière de la Fusion des sociaux démocrates.

Pierre Lafond a succombé à ses blessures par balles, le mercredi 22 juillet 2015, à l’Hôpital public Saint-Michel de Jacmel (Sud-Est), après avoir parcouru une distance de 24 kilomètres.

L’assassinat par balles de Pierre Lafond s’est produit, très tôt, le mercredi 22 juillet 2015, dans la localité de Peredo dans la commune de Marigot, située dans le département du Sud-Est (arrondissement de Jacmel), à l’occasion de la célébration de la fête patronale Marie Madeleine, célébrée chaque 22 juillet, dans la commune.

Selon les premières informations, c’est un agent de sécurité, Gethro Bissainthe (alias Blanc) qui aurait fait feu sur le candidat, à la suite d’une altercation.

Bissainthe serait le cousin du chef de campagne de Deronet Déus, candidat pour le poste de député de la commune de Marigot sous la bannière du parti Pou nou tout (Pont).

Aucune arrestation n’a été opérée, pour l’instant.

La victime était un animateur de compas, qui a travaillé dans plusieurs radios dans la commune de Jacmel, dont « Bellevue International ».

Père de trois enfants, il était le directeur de l’école nationale de Séguin, sur les hauteurs de Kenscoff (à l’est de la capitale Port-au-Prince).

La Fusion des sociaux démocrates condamne ce crime, perpétré contre l’un de ses membres, tout en dénonçant des violences visant ses candidats, notamment dans le Plateau central.

À Anse-à-Pitres (Sud-Est), Francisque Jean, un partisan d’un candidat de ce parti a été lynché à coups de machettes. Au moment de son transport à l’hôpital, des coups de feu ont été tirés dans sa direction. Aucun mort n’a été enregistré.

Excédé, le parti politique Fusion exige que la Police nationale d’Haïti (Pnh) prenne des mesures.

Il ne faudrait pas rattacher tout acte de criminalité à la période électorale, affirme à AlterPresse le commissaire divisionnaire, porte-parole de la Pnh, Frantz Lerebours, joint au téléphone par l’agence en ligne.

Lerebours assure que la Pnh a pris deux dispositions pour sécuriser la période électorale.

« Nous avons préparé, planifié et testé le plan de sécurité électorale. Il n’y a pas un plan de sécurisation, proprement dit, pour la campagne électorale », indique le commissaire divisionnaire Frantz Lerebours.

L’autre disposition concerne une concertation à trouver entre les autorités policières, dans les départements et communes, et les candidats pour sécuriser les activités de campagne.

« Si dans une même zone, plusieurs candidats veulent se réunir en même temps, il y aura un problème de logistique et de personnels pour la police. Il serait intéressant que les partis politiques s’allient avec les responsables de la Pnh pour sécuriser leur campagne », indique Lerebours.

Alors que la police nationale se veut rassurante, les signaux - émis depuis le début de l’année 2015 - continuent d’inquiéter.

Cette semaine, la Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (Pohdh) est intervenue dans les médias pour dénoncer la répétition des attaques armées contre les clients des banques commerciales.

Par rapport aux actes de violences liées aux élections, la Pohdh recommande aux forces de l’ordre de prendre toutes les mesures nécessaires, afin que la population puisse vaquer, sans crainte, à ses occupations. [jep kft rc apr 22/07/2015 13:20]