Correspondance Jéthro-Claudel Pierre Jeanty
Ouanaminthe, 17 juil. 2015 [AlterPresse] --- Les ambassadrices, en Haïti, des Etats-Unis d’Amérique, Pamela Ann White, et du Canada, Paula Caldwell St-Onge, ont effectué, le jeudi 16 juillet 2015, une courte visite à la frontière de Ouanaminthe (commune du département du Nord-Est d’Haïti, frontalière avec Dajabon), pour évaluer la situation des migrantes et migrants haïtiens rapatriés par la République Dominicaine, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Elles ont également eu une rencontre, dans la commune de Fort-Liberté, chef-lieu du département du Nord-Est, avec les autorités locales, impliquées dans l’accueil des rapatriés.
La crise humanitaire, dont parlent beaucoup de personnes, n’est pas encore arrivée, a fait savoir la diplomate américaine, dans une brève interview, accordée à AlterPresse, pendant son passage à Ouanaminthe.
« Il y a même des choses qui marchent assez bien pour le moment », selon Pamela Ann White.
Par exemple, le bureau d’accueil du tourisme, utilisé par les responsables de l’immigration haïtienne pour enregistrer les migrants qui rentrent au pays, est assez organisé, argumente-t-elle.
La situation des migrants, contraints aux retours qualifiés de « volontaires », par les autorités dominicaines, et de « forcés », par les organismes de défense des droits humains, est grave, estime, de son côté, le directeur départemental de l’Office national de la migration (Onm), Ronald Joseph.
« Les migrants haïtiens en République Dominicaine sont contraints de retourner en Haïti, sous menaces de mauvais traitements et d’assassinats », rappelle le directeur départemental de l’Onm.
« Une fois qu’ils sont arrivés sur la frontière, nous éprouvons d’énormes difficultés pour les accompagner. L’Onm n’a aucun moyen pour aider ces migrants à retourner dans leurs zones d’origine, ni pour leur donner un plat chaud, loger temporairement ceux qui en ont besoin », déplore Ronald Joseph.
Ces vagues de retours et d’expulsions vers Haïti, qui constituent une grande préoccupation pour l’Etat, devraient, certainement, augmenter le taux de chômage.
Ces préoccupations et limitations ont été partagées avec les deux diplomates étrangères, confie Ronald Joseph.
Du 17 juin au 15 juillet 2015, l’Onm départemental a recensé 15 mille 141 cas de « retours volontaires, retours forcés et rapatriements » sur le point de passage officiel de la frontière de Ouanaminthe.
Pour leur part, les organismes de défense des droits humains, à l’image du Service jésuite aux migrants/Solidarite fwontalye (Sjm/Sfw) et de Centro Puente, continuent de dénoncer ces opérations de rapatriements, effectuées, par les autorités dominicaines, à des point non-officiels sur la frontière et, certaines fois, en soirée. [jcpj kft rc apr 17/07/2015 12:35]