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Haïti-Politique : Restitution de la stratégie nationale genre et élections

P-au-P, 14 juil. 2015 [AlterPresse] --- Promouvoir la participation des femmes haïtiennes à tous les stades du processus électoral, en tant qu’électrices, candidates, membres de la société civile ou de l’administration électorale, tel est le but que s’est fixé le Conseil électoral provisoire (Cep), dans le cadre de sa stratégie nationale genre et élections, observe AlterPresse.

Cette stratégie nationale survient après une série de consultations auprès de toutes les parties prenantes dans le processus électoral, avec l’appui de la Fondation internationale pour les systèmes électoraux (Ifes).

Par cette stratégie, le Cep se donne pour objectif de mettre fin à la faible participation politique des femmes en Haïti.

Le pays se trouve en queue de peloton dans les Caraïbes, en ce qui concerne la présence des femmes au sein des institutions de prises de décisions, avec seulement 4.2 % des femmes députées et aucune femme sénatrice à la fin de l’année 2014.

Le principe du quota de genre d’au moins 30%, à tous les niveaux de la vie nationale, notamment dans les services publics, est établi par la Constitution dite amendée.

Le Cep a été formé selon les provisions constitutionnelles, avec trois femmes sur un total de neuf membres.

Mais, la conseillère électorale, représentante controversée des femmes au Cep, Yolette Mengual, insiste sur le non respect de l’article 101.1 du décret électoral, stipulant que les partis politiques devraient sur leurs listes électorales soumettre au moins 30 % de femmes.

« Seulement 9% de femmes se sont inscrites pour les élections législatives. Après le traitement des données, on est resté seulement avec 8% de femmes », déplore la conseillère électorale.

Le décret électoral, en son article 62, encourage la participation des femmes dans les collectivités territoriales. Les cartels, qui n’avaient pas soumis de femmes, n’ont pas été enregistrés.

« Au niveau des Bureaux électoraux départementaux (Bed) et des Bureaux électoraux communaux (Bec), le quota de 30% de femmes n’a pas été respecté. Le Cep n’est pas fautif. C’est la faute aux femmes, qui ne se sont pas présentées dans le cadre du recrutement », regrette Yolette Mengual.

Mengual admet que, jusqu’à présent, le Cep n’a pas entrepris de campagne de sensibilisation des femmes, en relation à la question électorale.

Toutefois, un plan, qui a été mis en place à cet effet, devrait être exécuté à travers la presse, des spots et des rencontres de proximité.

Ce plan de sensibilisation devrait démarrer avec l’ouverture de la campagne électorale.

Cependant, aucun spot de sensibilisation n’a encore été diffusé.

Par ailleurs, 53% de femmes se sont inscrites sur les registres électoraux.

Le Cep les encourage à participer dans le processus électoral.

Le Cep souhaite qu’il y ait une participation de 60% de votants dans les prochaines élections.

Le défi de la participation des femmes

La titulaire du Ministère à la condition féminine et aux droits des femmes (Mcfdf), Marie Yves Rose Myrthil Morquette, se dit prête à travailler pour sensibiliser les femmes électrices sur l’importance du vote et pour accroître la présence des femmes dans les institutions de prises de décisions.

Alors que certains efforts ont été consentis, en vue d’améliorer la situation des femmes en Haïti - notamment avec la ratification, en 1991, de la Convention sur la discrimination contre les femmes -, les problèmes structurels et les difficultés diverses projettent un tableau sombre, dans certains domaines.

Le constat est particulièrement peu encourageant au niveau de la participation politique.

Il y a une insuffisance notoire dans la prise en compte des droits des femmes et de la perspective de genre dans les politiques et programmes publics, dit-elle.

Face à ce constat, le Mcfdf dit vouloir, particulièrement, s’impliquer pour le renversement de la donne.

Il s’agira de garantir la participation égale des femmes et des hommes dans les prises de décision, pour corriger les inégalités consacrées par le système patriarcal, promouvoir un nouveau style de leadership basé sur la justice sociale.

Renforcer les capacités des femmes, impliquées dans les structures de pouvoirs, par la formation sur les stratégies de prise de décision, encourager la population à voter les femmes, à travers des spots de sensibilisation et des ateliers de travail, sont d’autres actions envisagées. [jep kft gp apr 14/07/2015 10:45]