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Haïti-Élections : Pour un frein à la violence pré-électorale

P-au-P, 10 juil. 2015 [AlterPresse] --- Les autorités haïtiennes, principalement celles concernées par les questions de sécurité et l’organisation des prochaines élections, sont appelées à agir, en vue de freiner la violence pré-électorale, susceptible d’affecter le processus dans certaines zones.

C’est le voeu formé par le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), le Conseil haïtien des acteurs non étatiques (Conhane) et le Centre national d’observation des élections (Cno).

Ces organisations invitent les autorités à « porter une attention particulière au développement de la violence pré-électorale », sur tout le territoire haïtien.

Une situation de violence pré-électorale prédomine dans la circonscription électorale de Petit-Goâve (Ouest, à 68 km au sud de la capitale Port-au-Prince), révèle une enquête conduite par le Rnddh, le Conhane et le Cno.

Des « zones rouges » sont ainsi créées à Petit-Goâve, des tirs d’armes à feu sont enregistrés ainsi que des jets de pierres et de tessons de bouteilles, expliquent ces organisations dans un rapport acheminé à AlterPresse.

« Si rien n’est fait à Petit-Goâve, seuls les candidats les plus puissants et les plus audacieux auront le contrôle des urnes le jour des scrutins », craignent les organisations signataires du rapport.

La persistance de ces actes de violence pourrait empêcher les électrices et électeurs de prendre la rue pour aller voter.

Ce qui faciliterait les candidats qui contrôlent les provocateurs de violence.

Le vendredi 15 mai 2015, des bandits à visages découvert ont saccagé le Bureau électoral communal (Bec) de Petit-Goâve.

Face aux attaques perpétrées contre les installations électorales, l’organisation des élections dans la commune de Petit-Goâve semble « piégée et compromise par l’attitude laxiste des autorités judiciaires et policières », estiment les trois organisations.

Elles demandent l’adoption de mesures et de dispositions, susceptibles de faciliter une participation équitable des candidates et candidats aux prochaines élections.

Parmi les mesures immédiates à prendre, il faudrait une « restriction de port d’armes à feu ».

Le contrôle des zones dites rouges est aussi nécessaire.

Il convient d’établir un « pacte de non-agression et de non-violence », pendant la période électorale, pour la libre expression des votes des citoyennes et des citoyens.

Indiquant avoir testé son plan de sécurité pour les élections, la Police nationale d’Haiti (Pnh) a promis, début juillet 2015, un climat sécuritaire favorable au bon déroulement du vote.

Cependant, jusqu’à présent, plusieurs zones, dont la municipalité de Cité Soleil, sont en proie à la violence armée, alors que des décès par balles continuent d’être enregistrés au coeur même de la capitale Port-au-Prince. [srh kft rc apr 10/07/2015 13:55]