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Haïti-Développement durable : L’université populaire d’été pour le renforcement de l’économie sociale et solidaire

Par Karenine Francesca Théosmy

P-au-P, 03 juil. 2015 [AlterPresse] --- L’université populaire d’été 2015 aurait permis de prendre des résolutions pour renforcer les expériences d’économie sociale et solidaire en Haïti, apprend AlterPresse.

L’événement s’est déroulé sur dix jours, du dimanche 21 juin au mercredi 1er juillet 2015, avec la participation de près d’une centaine de représentantes et représentants d’organisations paysannes, de jeunes et de femmes.

Comme en 2014, les échanges ont tourné autour de l’économie sociale et solidaire pour la transformation sociale, thème retenu pour trois ans.

« L’on a pu prendre des résolutions pour faire atterrir l’économie sociale et solidaire. Parce que beaucoup d’expériences ont lieu dans ce domaine [en Haïti] et nous avons pris des résolutions pour améliorer ces expériences », déclare à AlterPresse Guy Numa, responsable de programme au sein de l’Institut culturel Karl Levêque (Ickl).

Une declaration finale, en préparation, devrait bientôt être rendue publique.

L’édition 2015 a signé des « évolutions importantes, positives », aux yeux du professeur Camille Chalmers, directeur exécutif de la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda).

« Cette année, nous avons pu concrétiser, pendant les deux premiers jours, un échange magnifique entre 16 étudiants - qui sont en maîtrise au niveau de l’université publique… - et les participants à l’université d’été », dit-il.

Les étudiants ont « produit des résultats très intéressants sur le plan des nouveautés, des innovations, de la créativité et sur le plan de la nécessité de maintenir un dialogue fécond entre les mécanismes de recherches de l’université publique et les efforts de la population ».

Les étudiants ont également eu la possibilité de présenter, en ateliers, leurs recherches et de recevoir les critiques.

Des expériences d’économie sociale et solidaire, en milieu rural et urbain, dont une expérience de boulangerie alternative dans quatre départements du pays, ont pu être présentées avec la participation des étudiants.

« Cela a été un échange absolument égalitaire, qui s’est déroulé dans une ambiance cordiale et qui a montré combien les étudiants travaillaient dans leurs recherches, sans avoir vraiment beaucoup d’informations sur ce qui se passe dans le pays, sans être connectés aux dynamiques collectives des organisations de base », relève le professeur Camille Chalmers, parlant d’une expérience positive pour l’avenir.

Des discussions autour de sous-thèmes en trois groupes ont également eu lieu.

Un groupe s’est penché sur l’économie sociale et solidaire sous la houlette de la Papda.

Un deuxième a considéré l’économie sociale et solidaire et la communication, sous les auspices de Sosyete animasyon ak kominikasyon sosyal (Société d’animation et de communication sociale / Saks).

Le troisième groupe a abordé la lutte des femmes et l’économie sociale et solidaire, avec la Solidarité des femmes haïtiennes (Sofa).

Ont pris la parole plusieurs intervenantes et intervenants, à l’image de Kenidd Acelin, Evelyne Larrieux, Olga Benoît et Carole Pierre-Paul Jacob (toutes les 4 de Sofa), du professeur Jean Rénold Elie, coordonnateur général de la Faculté des sciences humaines (Fasch) de l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh), du professeur Ary Régis, directeur général de la Saks et responsable du département de communication de la Fasch, ainsi que de Marc Arthur Fils-Aîmé et Muller Pierre-Louis de l’Ickl.

Cette université populaire, initiative du mouvement social haïtien, a pris naissance depuis déjà une dizaine d’années avec l’Ickl.

Par la suite, l’ont rejoint d’autres institutions, comme la Papda, la Saks, la Sofa, le Programme alternatif de justice (Paj) et l’Institut de technologie et d’animation (Iteca).

Entre l’édition 2015 et la prochaine, ces organisations continueront à travailler, en réalisant, notamment, une évaluation des 5 dernières éditions, des forums intermédiaires et un processus d’accompagnement des expériences menées à la base, selon Chalmers.

Le contexte sera marqué par les élections, prévues entre août et décembre 2015, pour le renouvellement de tous les postes électifs, sauf 10 au sénat de la république.

« L’on peut s’attendre à ce qu’au niveau des joutes électorales, il y ait beaucoup plus de présence des organisations sociales et populaires… pour que les débats ne soient pas concentrés sur un individu », mais abordent aussi des thèmes, tels la réforme agraire, l’eau potable, la reforestation, l’éducation, entre autres, annonce Chalmers.

Par ailleurs, le directeur de la Papda souligne les difficultés de financer l’université populaire.

Cette année, un grand nombre de volontaires ont participé à son organisation, de même qu’une entreprise sociale et solidaire de restauration, Konbit Fanm Saj. [kft rc apr 03/07/2015 13:00]