P-au-P, 29 juin 2015 [AlterPresse] --- La plateforme Religions pour la paix en Haiti demande au président Danilo Medina de surseoir à toute mesure qui ne contribue pas à la paix et au progrès des deux peuples, en faisant référence notamment aux rapatriements des immigrants haïtiens.
Dans une lettre adressée à Medina en date du 23 juin sur la question des rapatriements, l’organisation appelle le chef d’État dominicain à entendre la voix de Dieu et sa conscience dans la perspective d’entrer dans l’histoire d’une manière digne.
« Dieu condamne l’injustice surtout sil elle est une injustice juridique parce qu’elle est préméditée », fait valoir la plateforme religieuse qui dit remplir seulement sa mission prophétique dans l’intérêt d’un respect mutuel.
La Cellule de réflexion et d’action nationale (Cran) dit soutenir le message public envoyé par Religions pour la Paix au président Danilo Medina, dans une lettre ouverte de solidarité, en date du 21 juin 2015.
Reconnaissant le droit d’un Etat d’appliquer et de faire appliquer les lois qui réglementent le séjour sur le territoire national, la Cran exige que cela se réalise dans le respect de la dignité et des droits des personnes.
« Bon nombre de ces personnes appelées illégales aujourd’hui sont des personnes nées en République voisine, reconnues de nationalité dominicaine, et dénationalisées par une révision constitutionnelle, l’arrêt CT 168-13, appliquée par la suite avec effet rétroactif jusqu’en 1929, une période qui couvre 4 générations », rappelle la cellule.
Des milliers d’Haitiens et de Dominicains sont rapatriés vers Haiti depuis la fin du Plan national de régulation des étrangers (Pnre), le 17 juin.
Parmi les rapatriés de date récente se trouvent des personnes nées en République dominicaine et totalement étrangères à la nation et à la culture haïtiennes, signale Cran.
Elle appelle les autorités dominicaines et haïtiennes à s’impliquer pour trouver une solution humaine, équitable, qui respecte la dignité et les droits de chaque personne.
De plus, elle « exhorte le gouvernement haïtien à se responsabiliser en faveur de son peuple vivant en dedans et en dehors du territoire national pour qu’il bénéficie de toute protection que les lois et les conventions internationales lui garantissent ».
Dans une lettre datée du 27 juin, adressée au premier ministre Evans Paul, le Collectif du 4 décembre appelle à transférer ce dossier épineux de la République dominicaine au niveau international.
Les instances comme l’Organisation des Etats américains (Oea) et les Nations Unies pourront prendre les mesures adéquates pour contraindre la République dominicaine à respecter les traités et conventions afin de mettre fin aux violations flagrantes des droits humains sur le territoire, fait-il remarquer.
Le Collectif du 4 décembre recommande que toute importation venant de la République dominicaine soit faite par voie aérienne ou maritime vers le port de Port-au-Prince. [apr 29/06/2015 15 : 45]