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Haïti-Insécurité : Jilap préoccupée par les violences à Port-au-Prince

La cruciale question des quartiers populaires...

P-au-P, 01 juillet 2015 [AlterPresse] --- La commission épiscopale Justice et paix (Jilap) de l’église catholique romaine se dit préoccupée par les violences sévissant dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince notamment dans les quartiers populaires, dans un entretien à AlterPresse.

Contrôlés généralement par des gangs souvent à la solde de politiciens et des autorités du gouvernement, les quartiers populaires comme Cité soleil (périphérie nord) sont la scène de violences meurtrières, dénonce le coordonnateur national de l’observation à la Commission, Rovelson Apollon.

Selon son analyse, un secteur mafieux alimente les violences dans les quartiers populaires en distribuant des armes illégales à des gangs.

Une recrudescence de la violence est observée à l’approche des élections de 2015.

Depuis le weekend écoulé, une vive tension règne à Cité Soleil. Un affrontement entre gangs armés rivaux, établis dans cette commune, a fait 4 morts et plusieurs blessés dans les quartiers Simon et Pelé.

Un puissant chef de gang de Cité Soleil, connu sous le pseudonyme de " Te Quiero" a été tué, le dimanche 14 juin, lors d’échanges de tirs avec une patrouille de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (Minustah).

Le chef de gang recherché aurait refusé de se soumettre à une fouille d’une patrouille, avait fait savoir la Police nationale d’Haïti (Pnh).

En représailles, le commissariat de Cité Soleil a été attaqué par des individus non identifiés. Un véhicule garé devant le commissariat et un transformateur électrique ont été endommagés.

Le contrôle des quartiers populaires est toujours difficile pour la police car celle-ci n’a pas les moyens de sa politique, déplore Apollon condamnant l’absence de l’Etat à Cité Soleil, où des bandits sèment la terreur et attaquent de paisibles citoyens pour les rançonner et les dépouiller de leurs biens.

Louino Robillard, co-fondateur et volontaire d’un mouvement social dénommé, Konbit Solèy Leve estime que la cause de ces violences réside dans le fait que les actions positives entreprises par des jeunes des quartiers populaires ne sont pas valorisées par l’Etat haïtien.

« Les jeunes, qui ne sont pas militants politiques, n’ont pas la grâce des autorités. Ce sont plutôt les politiciens et les jeunes armés qui sont vus comme leaders », fustige-t-il, appelant les responsables à donner plus de place aux leaders communautaires pour changer l’image de Cité Soleil.

Ces jeunes sont manipulés par les secteurs économiques et politiques, indique-t-il, profitant pour dénoncer la négligence de l’Etat pour rétablir la paix dans le pays. [emb kft gp apr 01/07/2015 09:00]