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Haiti : Le devoir de solidarité

" C’est tout le peuple haïtien qui traverse une situation de profonde détresse et qui attend d’être secouru, sauvé de l’analphabétisme, de la violence politique, de la famine et des épidémies..."

Par Lyn FRANà‡OIS [1]

Soumis à AlterPresse le 15 octobre 2004

Depuis le début de l’année 2004 (année de la célébration du Bicentenaire de l’Indépendance ) le sort semble s’acharner sur Haïti. En effet, après avoir connu le chaos politique, les intempéries du mois d’avril (intempéries frappant le sud de l’île et qui avaient fait plus de 3000 morts et d’énormes dégâts matériels), le pays (notamment le nord) vient d’être ravagé par le cyclone « Jeanne » dont le bilan encore provisoire est de 3000 morts et plus de 300 000 sinistrés.

Ces catastrophes dues en grande partie à la déforestation ont également détruit l’ensemble des structures agricoles de l’île annonçant ainsi une période de famine d’autant plus inévitable que depuis quelque temps, les paysans ont en été réduits à manger les semences. A la famine jugée inévitable, s’ajoutent les épidémies dues à la décomposition des cadavres, au débordement des sanitaires, à l’absence d’eau potable etc.

Autant dire que les semaines à venir s’annoncent encore plus sombres. Si les médias internationaux, à tort ou à raison, ont consacré l’essentiel de leurs reportages sur la situation dans la ville des Gonaïves, il n’en reste pas moins que c’est l’ensemble du peuple haïtien qui connaît une situation de profonde détresse et qui attend d’être secouru, sauvé de l’analphabétisme, de la violence politique, de la famine et des épidémies de toutes sortes.

Face à ce drame national que traverse ce peuple courageux, le devoir de solidarité s’impose car ce serait contraire aux valeurs humanistes que de rester insensible lorsque la dignité, l’Humanité de l’autre sont menacées. Aujourd’hui, l’écrasante majorité du peuple vit dans un état de profond dénuement au point qu’il n’y a aucune exagération à parler de conditions infrahumaines imposées depuis deux cents ans par une bourgeoisie « moralement répugnante ».

Toutes les formes de solidarité sont de mise : un mot d’encouragement, un témoignage de sympathie, un petit don, un parrainage éducatif etc. La solidarité ou la générosité n’est pas une question de quantité mais de qualité. Outre le fait qu’il sera un soulagement pour ce peuple qui souffre depuis deux siècles en serrant les dents, votre geste lui permettra également de comprendre qu’il n’est pas seul dans sa lutte pour façonner son destin de peuple et pour vivre dans la dignité. Gageons que l’élan de solidarité sera à la hauteur de la détresse humaine et que chacun en fera un devoir car il y va du respect de « l’Humanité », valeur commune à tout être humain quelles que soient sa couleur, ethnie, race, religion etc.


[1- Président de l’Action Contre l’Enfance Maltraitée
- 26, rue du général du Bessol
- 87000 Limoges
- Tel : 0555772935 ; 0682633807