Correspondance Pénia Bonicet
Anse-à-Pitres, 25 juin 2015 [AlterPresse] --- Une poussée de teigne et de conjonctivite bactérienne est constatée parmi les enfants rapatriés à Parcadeau et à Tête-à-l’eau (localités de la commune d’Anse-a-Pitres, sur la frontière avec Pedernales), selon les témoignages recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
La situation sanitaire des femmes enceintes et des enfants est critique à Parcadeau (à l’entrée d’Anse-à-Pitres) et Tête-à-l’eau (localité distante d’environ 28 km du bourg d’Anse-à-Pitres).
La conjonctivite bactérienne, les infections cutanées, la teigne sont des maladies constatées parmi les migrantes et migrants, logés à Parcadeau et à Tête-à-l’eau, indique à AlterPresse le directeur du centre de santé d’Anse-à-Pitres, Dr. Lamartine Pierre-Fils.
Les femmes enceintes et les enfants rapatriés n’ont pas reçu de vaccin.
La direction médicale du centre de santé d’Anse-à-Pitres souhaite le renforcement du personnel de santé et une clinique mobile, afin de pouvoir vacciner les femmes enceintes et enfants rapatriés.
Les habitantes et habitants à Tête-à-l’eau n’ont pas accès, même à une latrine. Ils défèquent en plein air, à même le sol, aux abords de la source qui se trouve dans la zone.
L’accumulation de poussière tend à menacer la population à Parcadeau, zone dépourvue de pluie depuis fin mars - début avril 2015.
D’autres affections, comme la typhoïde, les maladies diarrhéiques, seraient à craindre, au cas où le Ministère de la santé Publique et de la population (Mspp) n’intervient pas rapidement.
Le centre de santé d’Anse-à-Pitres, qui compte 2 médecins résidents, 2 infirmières et 3 auxiliaires, donne seulement les premiers soins pour une durée de 48 heures.
Une maternité, qui vient d’être construite, n’est pas encore équipée.
Dans l’après-midi du mercredi 24 juin 2015, 2 femmes et 26 hommes rapatriés sont venus grandir le rang des migrantes et migrants expulsés à Tête-à-l’eau (où se trouvent déjà 15 femmes enceintes et 200 enfants).
De janvier à mi-juin 2015, 895 personnes (dont 395 hommes, 300 femmes - parmi elles 15 femmes enceintes et 2 handicapées -, 129 fillettes, 71 garçons) ont été rapatriées à Tête-à-l’eau, localité de la première section communale de Boucan Guillaume, selon les données fournies par la branche locale du Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr).
A la suite de la visite, le lundi 22 juin 2015, du premier ministre Evans Paul à Anse-à-Pitres, 300 matelas et 500 kits alimentaires ont été distribués, le mardi 23 juin, aux nouveaux rapatriés.
Pour le moment, il n’existe pas encore de structure étatique (à part le bureau d’immigration, avec un seul fonctionnaire, qui enregistre les personnes traversant la frontière), en charge de l’accueil des rapatriés à Anse-à-Pitres, où les organismes de droits humains - comme le Garr, le Réseau frontalier Jeannot Succès (Rfjs) et le Service jésuite aux migrants - apportent un minimum d’accompagnement aux personnes rapatriées. [pb kft rc apr 25/06/2015 9:55]