Par Maguet Delva
Soumis à AlterPresse le 22 juin 2015
Frères nous partirons à l’aube vers des cieux sereins
Combien sont-ils, dans ce chemin sinueux
Avançant tête baissée en haillons sous les quolibets des sentinelles
Traverser de silences lugubres et des lourdes démarches
Les rêveries au petit matin se sont arrêtées avec les sirènes de la police
Ecouter les hauts parleurs déverser des décibels d’humiliations
C’est comme les rues mornes de Cracovie, de Rwanda,
Les pourchassés en rang serrés essuient des vociférations populacières
Nos frères, sous les gravats de crachats immondes avancent
En file serrée, regardez les en colonnes immobiles
Comme des harengs en caque
Ils sont à 10..000 kilomètres de nous
Nous pensons à eux tout bas comme des prisonniers
Les nuages de cruautés s’amoncellent autour d’eux
Nous regardons l’horizon du désespoir se faire matraquer
La cohorte des bannis ressemble à un convoi funèbre
Leurs pas lugubres frétillent de douleurs, de hontes
Des enfants au visage triste empilés sur des camions moribonds
Lueurs aveuglantes des bâtons s’abattent sur eux
Trainer des baluchons de pauvretés mornes jusqu’à la frontière
La sentinelle aux gestes impeccables s’abreuve de ses forfaits