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Haïti-RD : Plusieurs centaines de migrants haïtiens arrivent à Jacmel

Correspondance Gerdy Jérémie

Jacmel, 24 juin 2015 [AlterPresse] --- Plusieurs centaines de migrants haïtiens venant de la République dominicaine ont débarqué à Jacmel, la métropole du Sud-Est, à bord d’une dizaine d’autobus, dans la soirée du lundi 22 Juin 2015.

Entassés comme des sardines, près d’une centaine d’hommes, de femmes et d’enfants, sont arrivés dans chacun des autobus vers 20h.

Ces migrants se sont préoccupés plus d’échapper à d’éventuelles violences en territoire voisin que de la façon dont ils ont été transportés pour retrouver leur terre natale, pour certains d’entre eux, et la patrie d’accueil pour d’autres.

Après plusieurs heures en route, ces passagers ne sont pourtant pas au bout de leur peine.

Ils doivent se débrouiller pour trouver les moyens de locomotion pour se rendre dans d’autres communes et sections communales, notamment Cayes-Jacmel, Marigot et Bainet.

« Moi, j’ai été payé pour transporter ces passagers d’Elias Pinas, frontière de Belladère, à Jacmel. Une fois arrivé au point de stationnement, mon travail est achevé », affirme l’un des chauffeurs d’autobus interrogé par AlterPresse.

Les passagers ont du se trouver des « tap tap » ou des moto-taxis pour assurer le reste du trajet, malgré l’heure tardive.

En dépit les annonces faites par les autorités de la délégation départementale du Sud-Est à la presse, sur des mesures prises pour accueillir les ressortissants haïtiens dans le « respect et la dignité », aucune présence de ces autorités, ni de la police n’a été remarquée.

Aucune de ces personnes n’a été ni accueillie ni enregistrée. A croire que les autorités n’avaient pas connaissance de ce débarquement nocturne.

Ces ressortissants haïtiens confient qu’ils n’ont pas été rapatriés, ni contraint de partir, mais qu’ils ont volontairement décidé de rentrer au pays, par crainte de rapatriement et de représailles dans les prochains jours.

Certains d’entre eux sont des coupeurs de canne qui travaillaient dans les champs en république voisine. Il y en a même qui ont été encouragés par leur patron à partir, tandis que d’autres y vivaient depuis plus d’une dizaine d’années et ont des enfants qui sont nés sur ce territoire.

Trouver du travail et un mieux être, sont entre autres les diverses raisons évoquées par ces derniers pour justifier leur décision de se rendre en République dominicaine. Cependant ils déclarent qu’ils n’hésiteront pas à y retourner si les conditions de vie ne s’améliorent pas pour eux dans un proche avenir. [gj kft gp apr 24/06/2015 10:45]