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Haïti-Élections : Le Cep pointé du doigt

P-au-P, 19 juin 2015 [AlterPresse] --- Alors que des suspicions et doutes, autour d’éventuelles manipulations du processus électoral, sont exprimés par divers secteurs politiques, des candidats écartés continent d’exiger leur réintégration dans la course électorale.

Depuis la publication de la liste definitive des candidates et candidats à la présidentielle, les protagonistes politiques ne cessent point de se glisser mutuellement des peaux de bananes, en tentant de remettre en question la crédibilité de l’institution électorale.

La plateforme politique « Renmen Ayiti » accuse l’ancien président René Préval d’être de connivence avec le président actuel Michel Joseph Martelly pour tenter de manipuler les législatives partielles, fixées pour le 9 août et la présidentielle, annoncée pour le 25 octobre 2015.

Elle dénonce des manœuvres déloyales pour tenter de contrôler les prochaines élections.

L’ancien chef de l’Etat est en train de manipuler le Conseil électoral provisoire (Cep), où il compterait au moins 3 des 9 conseillers, fustige un responsable de la plateforme Renmen Ayiti, Me Camille Leblanc.

Malgré des démarches de l’agence en ligne AlterPresse, des membres du Cep se gardent de réagir sur ce sujet.

Une alliance entre des membres du secteur privé et de la plateforme « Vérité », a été conclue dans le but de truquer les prochains résultats, lâche Leblanc.

Plus d’une quinzaine de partis politiques exigent du Cep de réexaminer le dossier du candidat à la présidence de la plate-forme "Vérité", Jacky Lumarque, dans une note en date du 15 juin 2015.

Ils se disent convaincus que Lumarque s’est inscrit comme candidat à la présidence sans avoir obtenu décharge de sa gestion des deniers publics au sein du « Comité national route de l’esclave », créé par arrêté du 2 décembre 1997.

Lumarque n’a pas su ni n’a pas pu soumettre les deux certificats de décharge pour deux fonctions occupées, dénoncent-ils.

Ils demandent instamment au conseil de réévaluer le dossier du candidat à la présidence de la plateforme Vérité, afin de corriger cette erreur et rejeter sa candidature pour absence de décharge.

Entre temps, les candidats déjà rejetés (dont Laurent Lamothe) continuent de contester leur éviction de la course électorale. Ils se sont rassemblés au sein d’un groupe dénommé Collectif des candidats exclus (Coce).

Ces candidats écartés entendent exiger une dissolution du Cep, au cas où leurs doléances ne seraient pas reconsidérées.

Démarrée au Canapé-Vert (secteur est) pour aboutir devant le local du Cep (Pétionville, périphérie est), une marche réalisée par les protestataires, le jeudi 18 juin 2015, a appelé l’institution électorale à inclure les candidats écartés, en retournant sur sa décision, jugée, selon eux, « illégale et arbitraire ».

Passé le lundi 20 juin, les protestataires annoncent l’organisation de sit-in devant le Cep, pour exiger, si rien n’est fait, la dissolution de l’institution électorale, indique à AlterPresse Jonas Coffy de « Ayisyen pou Ayiti » (Haitiens pour Haiti). [emb gp apr 19/06/2015 15:40]