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Un rapport d’Amnesty International fait état d’un manque de protection durable des droits humains en Haïti

P-au-P, 18 juin 2015 [AlterPresse] --- L’organisation Amnesty International souligne un manque de mesures durables pour protéger les droits humains en ce qui concerne Haïti, dans un rapport 2014-2015 dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

Des mesures durables n’ont pas été mises en place dans le pays pour éviter les expulsions forcées de personnes à l’avenir, estime Amnesty international, dans ce rapport sur la situation des droits humains dans plusieurs pays, dont Haïti.

De plus, aucun recours n’a été offert par les autorités haïtiennes à ces victimes d’expulsions forcées.

« La majorité des personnes déplacées, qui ont quitté les camps, l’ont fait spontanément ou après avoir reçu une allocation-logement pour une période de 12 mois », critique le rapport.

Opération mise en place par le gouvernement, en vue de faciliter le relogement des familles déplacées de 6 camps de la capitale dans leurs quartiers d’origine (16 quartiers), le projet 16/6 est vu comme un outil d’instrumentalisation politique et un mécanisme pour reproduire les mêmes structures fragiles, existantes avant le tremblement de terre du 12 janvier 2010.

En janvier 2015, pas moins de 80 mille personnes étaient encore sans abri, logées dans des camps, 5 ans après.

En plus des expulsions dans les camps, des maisons de plusieurs propriétaires ont été démolies, en mai 2014, sur ordre du gouvernement actuel, au centre de la capitale Port-au-Prince.

Des centaines de familles se sont retrouvées sans abri, rappelle l’organisation Amnesty International.

« La vaste majorité des personnes touchées n’avaient pas reçu de préavis suffisant au sujet de la démolitionet seule une minorité réduite de propriétaires avaient reçu une indemnisation au moment de la démolition », déplore-t-elle.

Amnesty international pointe également du doigt, dans son nouveau rapport 2014-2015, les menaces et agressions subies par des défenseurs de droits humains dans l’exercice de leur métier et le manque d’indépendance du système judiciaire.

En ce qui concerne ces actes, dans la plupart des cas, « les autorités n’ont pas mené d’enquêtes approfondies dans un délai raisonnable, ni fourni des mesures de protection efficaces », mentionne Amnesty International.

Jusqu’à date (juin 2015), aucune information ne circule sur l’enquête concernant la mort du coordonnateur de la Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (Pohdh), Daniel Dorsainvil, et de son épouse Girldy Larêche. [emb rc apr 18/06/2015 12:30]