Communiqué de Concertation pour Haiti
Soumis à AlterPresse le 22 octobre 2004
La Concertation pour Haïti, regroupant 12 organisations québécoises de coopération et de solidarité, dénonce le climat de terreur qui sévit en Haïti, particulièrement depuis le 30 septembre dernier, date à laquelle les partisans armés de l’ex-président Aristide, les chimères, ont déclenché l’Opération Bagdad.
Cette Opération Bagdad est un plan systématique pour faire régner la terreur. Port-au-Prince a été paralysé pendant plusieurs jours par cette Armée sans tête (ainsi nommée par les chimères) qui terrorise les habitants de plusieurs quartiers par des incursions systématiques et meurtrières : assassinats, décapitations, destructions de véhicules, des commerces et des maisons sont les résultats de ces incursions destructrices. Depuis la fin de septembre, on compte plus de 50 assassinats et des dizaines de blessés par balles.
Selon certaines sources, cette violence des chimères serait rendue possible grâce à l’entrée importante d’armes de guerre, en provenance de l’Afrique du Sud où Aristide est exilé.
Pour leur part, ni le gouvernement de transition de M. Latortue, ni la Mission des Nations-Unies (MINUSTAH) n’ont de plan systématique pour faire cesser la terreur. La police nationale (PNH) a encore en son sein des chimères qui servent d’informateurs auprès de l’Armée sans tête, si bien que les opérations policières pour juguler cette violence font régulièrement chou blanc.
Entre-temps, les anciens militaires et membres de groupes paramilitaires, dont certains sont des criminels revenus au pays, ont amplifié leur mouvement d’occupation de plusieurs régions d’Haïti. Ils réclament la reconstitution de l’armée et se disent capables de faire face aux chimères. La Concertation pour Haïti est vivement préoccupée par cette éventualité qui approfondirait le chaos dans le pays. Comme le réclament un grand nombre d’organisations de la société civile, le désarmement est urgent et doit viser les chimères, les anciens militaires et paramilitaires et toutes les bandes armées, condition incontournable pour assurer la sécurité en Haïti.
On doit souligner enfin le manque réel d’effectifs et de moyens financiers, tant du côté du gouvernement haïtien que de celui de la MINUSTAH pour mener à terme le désarmement. D’un côté, le nombre des forces de l’ONU atteint à peine 50% des effectifs annoncés dans la résolution 1542 du Conseil de sécurité qui autorisait le déploiement de 6700 soldats et 1600 policiers. De l’autre côté, aucun pays n’a jusqu’à maintenant annoncé d’aide, au chapitre de la sécurité et du désarmement, évalué à 92,7 millions de $US, selon les estimations du Cadre de coopération intérimaire (CCI).
Authentifié par :
Marthe Lapierre, Développement et Paix
Marie Marsolais, SEPI