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500 intellectuels du monde entier condamnent l’assassinat d’un professeur universitaire en Colombie

P-au-P., 22 oct. 04 [AlterPresse] --- Environ cinq cents personnes de différents pays, principalement des intellectuels, professeurs, universitaires, chercheurs, ont signé une pétition pour se solidariser avec les collègues colombiens d’Alfredo Correa d’Andreis, sociologue, assassiné le 17 septembre dernier dans la ville de Barranquilla.

Des médecins, journalistes, danseurs, syndicalistes, ingénieurs, chefs d’entreprise et étudiants ont également signé la pétition adressée au gouvernement colombien, pour demander clairement à l’Etat « de condamner et clarifier ce crime », et de « démonter les réseaux d’informateurs et le paiement de récompenses », selon des informations fournies à AlterPresse par Solidaridad Colombia.

Correa était un ancien recteur de l’Université du Magdalena, membre du Réseau des Universités pour la Paix et professeur de l’Université del Norte et de l’Université Simón Bolivar. Il avait été accusé par un informateur d’appartenir à la guérilla des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC). Après avoir été détenu pendant un mois, il a été libéré, faute de preuves.

Les signataires de la pétition sont principalement originaires de Colombie, mais des intellectuels de France, d’Italie, des Etats-Unis, d’Espagne, du Mexique, de Belgique, du Brésil, de Suède, du Canada, du Venezuela, de Suisse, de Cuba et d’Argentine ont également signé. Des anthropologues, sociologues, économistes et historiens de renom se sont associés à cette pétition.

Selon les signataires de la pétition, les assassinats politiques contre les civils continuent en Colombie. Ils touchent principalement les syndicalistes, les leaders ethniques, culturels et sociaux, les défenseurs des droits de l’homme et les leaders politiques. Durant la seule année 2003, 94 syndicalistes et 164 indigènes ont été assassinés.

Les professeurs sont aussi menacés et des collègues d’Alfredo Correa ont dû quitter le pays. Beaucoup de leaders et d’intellectuels craignent que la politique actuelle du gouvernement du président Alvaro Uribe conduise à un accroissement des meurtres politiques et à une paramilitarisation de la société et du pouvoir. [gp apr 22/10/2004 11:20]