P-au-P, 8 juin 2015 [AlterPresse] --- Le Regroupement éducation pour toutes et tous (sigle créole Rept), qui réunit plusieurs entités, exige que les trois années préscolaires soient gratuites en Haiti, pour que les fils et filles du pays aient au moins une bonne base d’éducation, en plus des 12 années de scolarisation gratuite formulée dans la déclaration d’Incheon (Corée du Sud), apprend AlterPresse.
Cette plateforme, existant depuis 2003 et regroupant près d’une trentaine d’organisations syndicales, de droits humains, vient de dresser un bilan sur sa participation au forum mondial sur l’éducation (Incheon, Coré du Sud, du 19 au 21 mai 2015).
Ce forum a réuni des organisations de la société civile au niveau mondial, à travers leur Campagne mondiale pour l’éducation (Cme). Il s’est achevé par une déclaration appelant à rendre les douze premières années de scolarisation gratuites, financées sur fonds publics, dont au moins 9 années gratuites et obligatoires.
Selon William Thélusmond, coordonateur général de Rept, « l’Etat haïtien avait raté la l’accord de 2000, puisqu’il avait appuyé seulement 6% des enfants au niveau préscolaire ».
« Beaucoup d’enfants n’ont pas pu boucler leurs études fondamentales. Seulement 22% d’entre eux sont appuyés au niveau fondamental. En 2000, il y avait 57% de gens qui ne savaient ni lire et écrire. En 2015, ils représentent 52%. Soit une diminution de 5 %. Mais il n’y a aucune disposition sur ce point », fait-il savoir.
C’est pourquoi Rept exige qu’il y ait un plan global.
Rept demande aux autorités de rechercher la participation de la société en général, afin de mettre sur pied un plan national pour l’éducation qui pourra inclure tous les engagements et établir un budget qui puisse être approuvé par le parlement.
Pour le Rept une éducation publique de qualité accessible relève d’un Etat et des autorités qui respectent le droit du peuple haïtien. Voilà pourquoi, il faut des élections crédibles pour renouveler le personnel politique en Haiti, estime le regroupement.
Au forum mondial sur l’éducation, le titulaire du Ministère haitien de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp), Nesmy Manigat, a soutenu que « tant et aussi longtemps que l’on n’arrivera pas à réformer le système éducatif, à éliminer les dépenses inutiles, on n’avancera pas ».
La déclaration d’Inchéon arrive dans un contexte où la mise en œuvre d’un programme de scolarisation universelle, gratuite et obligatoire (Psugo) par l’administration Martelly est gangrénée par la corruption. Les fonds obtenus à partir de taxes prélevés sur les appels téléphoniques et l’argent en provenance de la diaspora, ne sont pas sanctionnés légalement par le parlement.
Le système éducatif haïtien dominé par un sérieux problème de qualité, des grèves répétitives dans les écoles publiques entre autres, a connu un raz-de-marée d’échecs aux examens d’Etat en 2014. Cela est venu rappeler l’exigence de la qualité en plus de la gratuité. [jep kft gp apr 8/06/2015 13:05]