Correspondance Shella Chauvette
Belladère, 10 juin 2015 [AlterPresse] --- Plusieurs organisations de femmes dans la commune de Belladère [1] se disent préoccupées du mauvais traitement que subissent des enfants, sur la frontière de Commendador (province d’Elías Piña) avec Belladère.
Elles demandent aux instances concernées de prendre en compte la situation de ces enfants, selon les propos recueillis par l’agence en ligne AlterPresse.
« Ces enfants devraient être à l’école. Mais, les conditions précaires de leurs parents les poussent à effectuer de petits boulots, comme la manutention de marchandises, sur la frontière. Des fois, ces enfants trébuchent sous des sacs et autres charges trop lourdes sur leurs épaules », dénonce Mirloudes Ledoux, coordonnatrice de l’Association des femmes dévouées pour le développement de Los-poètes (Afddl).
L’Afddl réclame des institutions étatiques la mise en place de mécanismes appropriés à la création d’emplois, de manière à accompagner les parents dans la prise en charge de leurs enfants et prévenir l’exploitation des enfants sur la frontière de Belladère.
Agés de 6 à 10 ans, les enfants, qui se débrouillent sur la frontière de Belladère /Commendador, s’y rendent aux jours de marché (les lundis et vendredis), pour transporter des marchandises pour les Haïtiens comme pour les Dominicains.
« Je suis obligé de faire ce travail, car mes parents ne sont pas en mesure de me nourrir. Si je ne le faisais pas, je passerais toute la journée sans rien manger », témoigne à AlterPresse un enfant de 8 ans.
D’autres habitantes et habitants de la commune s’inquiètent du risque que ces enfants viennent grossir le nombre de potentiels bandits dans la commune, si les autorités ne les prennent pas en charge.
Certaines personnes malintentionnées pourraient se servir de ces enfants dans la perpétration d’actes illicites.
« Ces enfants sont souvent utilisés lors des transports de stupéfiants (la drogue). Il faut trouver rapidement une solution, susceptible de permettre à leurs parents d’améliorer leurs conditions de vie », révèle un habitant de Belladère.
En plus d’être utilisés pour les tâches les plus ingrates, ces enfants, utilisés comme portefaix sont parfois bastonnés par les soldats dominicains.
L’actuelle administration politique, qui fait de l’éducation son cheval de bataille, deevrait encadrer ces enfants en leur favorisant l’accès en salles de classes, préconise Marline Charles Olivier, présidente de l’organisation « les Ailes de l’espoir » (Ae), qui oeuvre en faveur de la promotion des enfants dans la zone.
Tenant compte de la situation très précaire des parents de ces enfants, les institutions étatiques devraient également rechercher les voies et moyens pour leur permettre de subvenir à leurs besoins essentiels.
La traite des enfants tendrait à prendre de l’ampleur sur la frontière de Belladère, malgré la présence d’agents de la Brigade de la protection des mineurs (Bpm), du service de protection de l’enfance de l’Office de la protection du citoyen (Opc) pour les mineurs en danger. [sc kft rc apr 10/06/2015 11:30]
[1] Il s’agit de l’organisation des femmes pour le développement de Botoncy (Ofdb), l’Association des femmes dévouées pour le développement de Los-poètes (Afddl), l’Organisation des femmes progressistes de Regadère (Ofpr).