P-au-P, 06 juin 2015 [AlterPresse] --- Quatre recours ont déjà été produits auprès du Conseil électoral provisoire (Cep) concernant la décision du Bureau du contentieux électoral départemental (Bced) sur des aspirants candidats à la présidentielle (annoncée pour le dimanche 25 octobre 2015), apprend AlterPresse.
Le Bureau du contentieux électoral national (Bcen) sera bel et bien mis sur pied pour statuer, en dernier recours, sur la validité des candidatures de Laurent Salvador Lamothe, Antoine Joseph et Anthony Bennett.
Les trois hommes, rejetés par le Bced sur 23 candidats contestés, ont fait appel.
Un autre recours a été déposé par Jonas Coffy, du Mouvement patriotique et populaire dessalinien (Mopod), contre la demande de maintien de Jacky Lumarque, par le Bced, dans la course à la présidentielle.
Lors d’une conférence de presse, ce vendredi 5 juin 2015, Laurent Lamothe a martelé qu’il irait devant le Bcen pour « défendre [ses droits] ».
Particulièrement généreux en qualificatifs, concernant le rejet de sa candidature par le Bced, Lamothe parle d’un « abus », d’ « une injustice claire », d’« arbitraire » et de « méchanceté ».
Lamothe déclare saluer le fait que d’anciens ministres, à l’image de Thierry Mayard-Paul, de Duly Brutus et de Josepha Gauthier, bien que n’ayant pas reçu décharge de leur gestion, sont validés par le Bced.
« Je veux que tous les anciens ministres soient retenus, mais de manière juste. Je veux que tout le monde ait sa chance », dit l’ancien premier ministre, appelant à laisser les 70 candidates et candidats à la présidence à participer au processus.
La théorie du complot plane dans le camp Lamothe.
Le rejet de la candidature de l’ancien premier ministre « a été planifié et calculé », indique l’un des avocats de Lamothe, souhaitant que le Bcen « corrige cette décision anormale » du Bced.
Comme Thierry Mayard-Paul, Laurent Lamothe avance l’argument d’un document, délivré par le tribunal des référés et reconnaissant l’impossibilité pour le parlement de leur donner décharge.
Le parlement est amputé de la chambre des députés et de 2/3 du sénat depuis le 12 janvier 2015.
Or, il faut une commission bicamérale du parlement pour approuver ou rejeter les rapports de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratifs (Csc/Ca) sur la gestion d’anciens ministres.
Aux yeux de Laurent Lamothe, le Cep ne saurait ignorer une décision de justice.
Le Cep a, pour sa part, déclaré que son unique boussole demeurera la Constitution et le décret électoral, deux textes particulièrement précis sur la question de décharge.
Le Bcen sera mis sur pied dans un contexte particulièrement tendu.
Jeudi 4 et vendredi 5 juin 2015, des restes de pneus usagés enflammés ont été découverts en plusieurs endroits dans la zone métropolitaine de la capitale (Carrefour Feuilles, Delmas, Plaine du Cul de sac), alors que le mécontentement, dans les rangs de certains candidats, notamment aux législatives annoncées pour le dimanche 9 août 2015, s’exprime clairement dans les médias.
Le Cep doit, en plus, décider du maintien ou du rejet des candidatures des autres prétendants à la présidence, via son bureau des affaires juridiques.
Remercié, cette semaine par le Cep, comme directeur du bureau des affaires juridiques, Antony Chérubin est remplacé par le directeur exécutif de l’organisme électoral, Mosler Georges.
AlterPresse a tenté, en vain, de joindre les membres de l’institution électorale, qui demeure muette sur les motifs du limogeage de son directeur des affaires juridiques. [kft rc apr 06/06/2015 1:45]