P-au-P, 28 mai 2015 [AlterPresse] --- La directeur exécutif pour les Amériques au Service d’action extérieure de l’Union Européenne, Christian Leffler, estime préoccupant le dossier de la déportation des Dominicains d’origine étrangère, dénationalisés par l’arrêt 168-13 de la cour constitutionnelle dominicaine, et souhaite des solutions justes.
Christian Leffler a fait cette déclaration lors d’une téléconférence, organisée dans le cadre des activités de la Délégation de l’Union européenne en Haïti.
En date du 13 septembre 2013, la Cour constitutionnelle dominicaine a adopté l’arrêt 168-13, dénationalisant de façon rétroactive, tous les Dominicains d’ascendance étrangère, nés à partir de 1929.
À la suite de cette disposition, un plan de régularisation des étrangers (Pnre) a été institué, le 2 juin 2014.
L’application du plan arrive à terme le 15 juin 2015. Les autorités dominicaines devraient commencer une vague de déportation à partir de ce moment.
« Je pense qu’il faut regarder de près la situation (…) C’est un contexte très difficile très sensible et très compliqué », déclare Christian Leffler.
« C’est effectivement une question, un thème de préoccupation pour l’Union Européenne (…) », ajoute le directeur, affirmant que l’Ue continue d’accompagner les deux Républiques haïtienne et dominicaine « en vue de trouver des solutions raisonnables, équilibrées et respectueuses des droits des individus ».
Cette téléconférence a été particulièrement organisée dans le but de faire le point sur le prochain sommet Ue-Communauté économique latino-américaine (Celac) 2015, qui se tient à Bruxelles les 10 et 11 juin.
Ce sommet réunira les chefs d’État et de gouvernement de 61 pays dont 33 de la région des Amériques et 28 de l’Union Européenne.
Sur la question de la déportation des Dominicains dénationalisés, le directeur Leffler explique que les travaux continuent, de sorte qu’il « y a encore le temps nécessaire pour trouver les solutions qui permettraient aux habitants de la République Dominicaine, notamment ceux d’origine étrangère, de régulariser leur situation dans un contexte de sérénité et d’équité ».
Il pense aussi que les déportations ne devraient pas commencer au mois de juin mais un peu plus tard, soit au mois d’août en raison d’une période de vérification de papiers, allant à environ 45 jours que reconnaît la loi dominicaine.
Christian Leffler croit également que le président dominicain, Danilo Médina, serait en train de chercher une solution en vue de prolonger la période de « vérification ( des documents) et de recherche de solutions plus équilibrées et plus respectueuses des droits fondamentaux, peut-être jusque sur une période de 2 ans. »
Les présidents haïtien et dominicain devraient être présents au prochain sommet dont l’objectif consiste en une rénovation de la relation entre l’Union Européenne et la Celac.
La réaffirmation du partenariat bi-régional, une meilleure convergence sur certains thèmes et le renforcement du partenariat économique et commercial constituent un sommaire des priorités dans le cadre du prochain sommet.
Au terme de cette grande rencontre, deux déclarations sont espérées, une sur les questions politiques et l’autre sur un inventaire des thèmes de la coopération. [srh kft gp apr 28/05/2015 16 :35]