P-au-P, 25 mai 2015 [AlterPresse] --- Le personnel administratif de plusieurs entités de l’Université d’Etat d’Etat (Ueh) observe depuis le 20 mai un arrêt de travail, apprend AlterPresse.
Cette grève a complètement paralysé les activités académiques notamment les cours aux facultés d’Ethnologie, des sciences humaines et à l’Institut d’études et de recherche en sciences sociales / Institut d’études et de recherches africaines (Isers-Ierah) de l’Ueh.
Même si quelques cours sont dispensés dans certaines salles de l’Ecole normale supérieure (Ens) et la Faculté de droits et des sciences économiques (Fdse), les étudiants interrogés se disent, pour la plupart, solidaires de la grève du personnel administratif.
Plusieurs de ces étudiants ont appelé les autorités concernées à satisfaire les revendications du personnel administratif qui contribue également au bon fonctionnement de l’Ueh en ce qui concerne surtout la gestion, la surveillance et la propreté de l’espace.
L’application de la grille salariale du personnel administratif ainsi qu’une loi organique inclusive avec l’intégration du personnel administratif constituent les principales revendications du Syndicat du personnel administratif de l’Ueh (Spa/Ueh).
« Depuis plus d’une année nous revendiquons notre représentation au conseil de l’Ueh, l’application qu’une grille salariale et un meilleur accès à l’assurance de santé », indique Gérard Jacques Duplessis, secrétaire général de l’Ens.
Etant un corps faisant partie de l’université, il est normal qu’on soit représenté au sein du conseil de l’Ueh surtout dans le contexte actuel où un avant-projet d’une loi organique portant organisation et fonctionnement de l’Ueh a été adopté par le dit conseil, estime Duplessis.
Daté de novembre 2014, cet avant-projet de loi motive davantage la grève actuelle parce qu’il ignore le personnel administratif, fustige-t-il, souhaitant un grand débat autour de ce document avant de l’envoyer au parlement.
L’assemblée générale de l’Ueh est constituée du recteur et des vice-recteurs du conseil exécutif, des chanceliers des campus, d’un représentant des doyens par campus, de trois représentants des laboratoires ou centres de recherche associés par campus, de trois représentants des professeurs et des étudiants, indique une copie de l’avant-projet de loi, transmise à AlterPresse.
Cette loi pose un problème de représentation et trahit une mentalité arriérée qui exclut le personnel comme un corps de l’Université, examine Duplessis, appelant à dépasser cette tendance.
Il encourage le conseil de l’Université à mettre à exécution en faveur du personnel administratif de toutes les entités de l’Ueh la grille salariale adoptée, le 7 décembre 2013, en tenant compte de la question d’ancienneté, de compétence et du coût de la vie.
Cette grille appliquée au profit des professeurs n’a pas été attribuée au personnel administratif, critique-t-il dénonçant cette démarche d’exclusion.
Une grille salariale faisant passer le traitement des professeurs à temps plein de 35,000.00 à 60,000.00 gourdes et de 60,000.00 gourdes à 120,000.00 gourdes, a été adoptée par le Conseil de l’université, le 18 avril 2013.
« Il faut l’établissement d’une grille réelle qui n’a pas encore été faite à cause des problèmes légaux. Il faut préparer un arrêté pour donner au personnel (administratif) de l’Université un statut spécial, c’est la raison qui explique que cette grille n’a pas été établie, encore moins appliquée », explique le vice-recteur à la recherche à l’Ueh, Fritz Deshommes.
Reconnaissant que le personnel administratif a été exclu dans l’avant-projet de loi, le vice-recteur à la recherche à l’Ueh explique que le rectorat n’a pas la haute main sur ce document qui a été discuté en conseil de l’Ueh, la plus haute instance de l’Université.
Des discutions doivent avoir lieu dans les facultés et même dans la société sur cette proposition de loi, suivant la disposition transitoire de l’Université et une résolution prise par ce conseil.
Le conseil de l’exécutif et les doyens des facultés devraient entamer des réflexions sur la grève.
Le personnel académique et administratif de l’Université d’Etat d’Haïti (Ueh) avait observé une grève au cours du mois de janvier 2015 afin d’obtenir de meilleures conditions de travail.[emb kft gp apr 25/05/2015 10:50]