P-au-P, 25 mai 2015 [AlterPresse] --- A l’approche des élections, des actes de violences refont surface dans la capitale haïtienne, occasionnant la mort de plusieurs personnes, observe AlterPresse.
Dans la soirée du mercredi 20 mai 2015, le directeur adjoint du Ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict), Emmanuel Goutier, également professeur à l’Université Notre-Dame d’Haïti (UndH), a été abattu par plusieurs projectiles dans la zone de Delmas 65, par des bandits armés, non encore identifiés.
L’homme d’affaires Joël Romuald Alcindor a été froidement abattu au carrefour Gerald Bataille (sécteur nord) le lundi 4 mai 2015.
Ces cas parmi d’autres soulèvent l’inquiétude d’autant qu’ils surviennent dans le contexte des élections, alors que certains quartiers à l’image de Martissant connaissent de temps à autre des affrontements entre gangs rivaux.
Cependant, le porte parole de la Police nationale d’Haïti (Pnh), le Commissaire divisionnaire Frantz Lerebours, estime qu’il ne faut considérer pas l’insécurité actuelle sous l’aspect systématique de la période électorale, sans toutefois en écarter la possibilité.
« Une personne peut-être tuée dans un règlement de compte. Son cas rentre sous la rubrique d’insécurité. A ce moment, la police n’a d’autre tache que faire des enquêtes et arrêter les principaux responsables », souligne Lerebours.
Il soutient que « la Pnh n’a pas d’autre arme que l’arme judiciaire. Tous les crimes qui ont été commis doivent être traités sous l’angle judiciaire par la police, on ne peut faire aucune considération politique et sociale ».
Par ailleurs, la directrice de la commission épiscopale nationale Justice et paix (Jilap), organisme de droits humains de l’église catholique, Jocelyne Colas exprime ses vives préoccupations par rapport aux actes de violences recensés dans la capitale.
Elle signale que « de janvier à mars 2015, 257 personnes ont été tués dans des actes de violences, parmi ces personnes 232 ont été tués par balles, sans compter les gens qui ont été tués lors de la période carnavalesque ».
Avec la question électorale, la situation apparait de plus en plus inquiétante, ces derniers jours, juge-t-elle. [jep kft gp apr 25/05/2015 10:10]