Español English French Kwéyol

Fête du drapeau

Haïtiennes et haïtiens, soyons à la hauteur de notre histoire

Par des membres de N ap Sove Ayiti (NAPSA) - Santo Domingo

soumis a AlterPresse

L’histoire a été claire sur la création de notre bicolore et nous en sommes fiers. Par contre, cette fierté se reflète uniquement le 18 mai de chaque année ; à l’occasion de la commémoration de la date de la création du drapeau haïtien.

Nous sommes habitués avec les parades et les défilés dans les différentes villes du pays principalement à l’Arcahaie. Nous sommes aussi fiers de voir la grande détermination de ces jeunes haïtiens et haïtiennes qui défilent et parcourent des kilomètres pour nous faire revivre cette prouesse hautement patriotique de nos ancêtres. Mais, nos héros de l’indépendance, seraient-ils fiers de voir l’Haïti d’aujourd’hui et le comportement de leurs successeurs ? Nous en doutons fort.

Le Général en chef de l’armée indigène, Jean-Jacques Dessalines et ses collègues, Alexandre Pétion, Henry Christophe pour ne citer que ceux-là, voulaient à tout prix créer une nation digne et souveraine. Pour appuyer cette grande révolution, il leur fallait un emblème qui nous identifie en tant que peuple. Dessalines déchira la partie blanche du drapeau français et unit les parties bleue et rouge comme symbole d’union entre noirs et mulâtres. Les autres Généraux présents à l’Arcahaie dans cette grande cérémonie historique du 18 mai 1803 approuvèrent la décision de Général en chef. Choses dites choses faites. Catherine Flon, une jeune mulâtresse cousit le bicolore et ils y ajoutèrent la légende du moment : « Liberté ou la Mort ». Ils se sont tous lancés dans l’une des guerres qui ont marqué l’histoire., Nous pouvons dire qu’Haïti connaissait à l’époque des hommes et des femmes de parole et d’action.

Après notre victoire à cette guerre contre la puissante armée française et après la mort du grand Général Jean-Jacques Dessalines, le Général Alexandre Pétion choisit d’adapter la légende à la réalité vécue : « l’Union fait la Force ». Cette union ne fut pas seulement entre noirs et mulâtres, elle fut aussi entre hommes et femmes, jeunes et vieux, affranchis et esclaves.

L’histoire étant bel et bien connue, il est inutile de fournir plus de détails. Cependant, nous devons nous questionner sur certains points importants. Sommes-nous une nation libre ? Historiquement parlant, oui nous le sommes. Mais, Dessalines, en serait-il fier aujourd’hui ? Sommes-nous une nation unie ? Pétion, en serait-il fier aujourd’hui ? Depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, seul le bicolore haïtien respecta la légende que nous chérissons. Car, malgré les différentes modifications subies, il demeure le bicolore de notre union.

Nous avons peut-être oublié que le bicolore est un emblème qui nous représente, nous les haïtiens peu importe la couleur de peau, le genre, l’âge ou le rang social. Où est-elle passée l’union ? Où sont-ils passés les hommes de parole et d’action ? Nos slogans de révolution ont complètement changé d’orientation. Nous avons tué l’union des noirs et des mulâtres : « Dessalines pral mache pran Pétion », « nèg anwo nèg anba ». Nous avons aussi tué l’union des jeunes et des vieux : « granmoun yo echwe ».

Pour cela, l’organisation N’ap Sove Ayiti connu par son sigle « NAPSA » réitère sa mission principale de créer et d’animer l’esprit du vivre ensemble non seulement entre toutes les haïtiennes et tous les haïtiens mais aussi et surtout chez les jeunes. Nous nous engageons à poursuivre cette légende qui a fait de nous la première République noire indépendante. Nous voulons une Haïti libre, une Haïti unie, une Haïti prospère comme l’auraient voulu Toussaint Louverture, Jean-Jacques Dessalines, Catherine Flon, Alexandre Pétion, Henry Christophe et tant d’autres.

Haïtiens de partout et d’ailleurs, l’heure de refaire l’union a été patiente durant plus de deux siècles. Soyons, pour une fois des dames et des gentilshommes. Il est l’heure de répondre au rendez-vous. Il est l’heure de s’unir et de marquer l’histoire à nouveau. Cette petite portion de terre était remplie d’hommes et de femmes fatigués de souffrir et ils se sont unis pour vaincre l’oppresseur. Aujourd’hui nous sommes nos propres oppresseurs et nous devons nous vaincre nous-mêmes. Appliquons la seule et unique méthode qui fera de nous à nouveau la Perle des Antilles : « L’Union Fait la Force ».

Ecrit par des membres de NAPSA-Santo Domingo

Lully M. CHARLES, coordinateur département éducation NAPSA

Lucien TOUSSAINT, coordonnateur du département de Plaidoyer et d’incidence sociopolitique

Davidson JOSEPH, coordonnateur de Relations publiques

Anthony BRICE, membre du département de Paysannerie