P-au-P, 12 mai 2015 [AlterPresse] --- Pendant que de nombreuses voix, de différents secteurs nationaux, se montrent favorables pour une restitution financière de la dette de l’indépendance - qu’Haïti a été contrainte de verser à la France après son indépendance proclamée le 1er janvier 1804 -, les dirigeants haïtiens sembleraient être d’avis contraire, suivant les informations recueillies par l’agence en ligne AlterPresse.
« La France est à l’écoute de ce qui est demandé par les autorités du pays (Haïti) », répond le président français François Hollande, interrogé par un journaliste étranger sur les manifestations de rue réclamant réparation et restitution des 150 millions de francs or, que la jeune République d’Haïti a dû payer à la France, après avoir combattu les colons blans pour acquérir son indépendance.
Hollande et le président Joseph Michel Martelly ont tenu une conférence de presse conjointe, au palais national ce mardi 12 mai 2015, dans le cadre de la visite officielle du président français.
En guise d’une restitution de ce montant d’argent, François Hollande a annoncé une série d’initiatives « françaises » (dont de l’Agence française de développement / Afd), qui seront entreprises en Haïti « dans un engagement sur le long terme », dans le but de créer un meilleur avenir pour les Haïtiennes et Haïtiens.
Le gros, de ce que la France compte apporter à Haïti, est relatif aux problèmes éducatifs que connaît le pays. Un engagement d’une valeur de 50 millions d’Euros sur plusieurs années.
La France contribuera à « la formation des enseignants, des écoliers et des lycéens » haïtiens, promet François Hollande.
« La France sera aux côtés d’Haïti pour la scolarisation, des enfants, gratuite et obligatoire », affirme Hollande, répondant au discours de l’administration Martelly.
D’autres promesses sont faites par Hollande, comme une université numérique avec « disposition et contenus » au profit des jeunes Haïtiens, un renforcement de la formation professionnelle et un appui dans des branches économiques comme l’hôtellerie et le tourisme.
« Aider les jeunes Haïtiens à accéder aux savoirs, c’est là notre devoir », souligne Hollande.
Ces promesses sembleraient satisfaire les actuels dirigeants haïtiens.
Pour le président haïtien, Michel Martelly, la promesse d’engagement de la France, pour une amélioration de l’enseignement en Haïti, serait meilleure.
« Ça vaut beaucoup plus, que quel que soit le chiffre qu’on mettrait sur une dette », argue Martelly, au cours d’une intervention dans l’enceinte du Palais présidentiel.
Dans le cadre de la visite officielle de François Hollande, ce mardi 12 mai 2015 à Port-au-Prince, des membres de sa délégation ont signé, avec des officiels haïtiens, 6 accords de coopération, notamment dans les domaines de l’aviation, l’éducation, l’énergie et l’agriculture. [srh kft rc apr 12/05/2015 17:20]