P-au-P, 12 mai 2015 [AlterPresse] --- A force de retards accumulés dans la publication des résultats, la tension semble monter au Bureau du contentieux électoral national (Bcen) concernant les 17 cas de contestations de candidatures aux législatives, dont celle de Sophia Saint-Rémy Martelly, l’épouse du président Joseph Michel Martelly, apprend AlterPresse.
Il est bruit que les six avocats, siégeant au Bcen, auraient demandé, chacun, la somme de 1,5 million de gourdes (US $ 1.00 = 48.00 gourdes ; 1 euro = 60.00 gourdes aujourd’hui), et les trois juges (en provenance de la cour d’appel, qui siègent également au Bcen) 1,2 million de gourdes avant de signer leurs délibérations.
Un « scandale » (de réclamations salariales de fonctionnaires, qui émargent déjà du budget de l’Etat), qui viendrait éclabousser la crédibilité des juges et des avocats siégeant aux côtés des conseillers électoraux.
Préférant ne pas aborder le sujet, le conseiller électoral Pierre Manigat Junior affirme ne pas être au courant.
Mais, il voudrait rattraper le temps, pour dissiper le stress au sein du Conseil électoral provisoire (Cep).
« Le Cep ne chôme pas pour délivrer la marchandise. Tous les dossiers vont être traités avec la même rigueur », assume Pierre Manigat Junior.
La liste définitive des candidates et candidats aux prochaines législatives (annoncées pour le dimanche 9 août 2015) devait être publiée depuis le 1er mai 2015.
« Après 9:00 pm [ce 12 mai = 1:00 gmt le 13 mai 2015], nous devrions avoir une nouvelle. Nous travaillons jusqu’à présent », anticipe le conseiller électoral Vijonet Démero, siégeant en qualité de président, dans la troisième section au Bcen.
Or, selon l’article 185.4 du décret électoral, le Bcen devait rendre son verdict une fois que les séances plénières sont terminées.
Ce qui n’a pas été respecté à date (mardi 12 mai 2015).
Il revient à la direction exécutive du Cep de se pencher sur cette question de sommes réclamées par avocats et juges de la cour d’appel siégeant au Bcen, répond Démero à AlterPresse.
Pour sa part, le directeur exécutif du Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), Pierre Espérance, demande aux juges et aux avocats, siégeant au Bcen, de se ressaisir, parce qu’il est « inacceptable », qu’ « ils mettent un couteau sous la gorge du Cep, au terme de leurs travaux ».
Bien qu’elle ne constitue pas une tentative de corruption, leur demande n’est pas correcte, estime le Rnddh.
Cependant, « elle peut affecter leur crédibilité, dans un contexte où il n’y a pas assez d’argent pour organiser les élections ».
Seule la juge Mimose A. Janvier aurait refusé de demander de l’argent. [jep kft rc apr 12/05/2015 13:35]