Perspectives d’un séminaire international sur la protection sociale en Haïti, à la fin du mois de mai 2015, avec des institutions internationales comme le Bureau international du travail (Bit) et la Commission économique pour l’Amérique Latine (Cepal).
P-au-P, 08 mai 2015 [AlterPresse] --- Le Ministère des affaires sociales et du travail (Mast) a entamé un processus d’élaboration d’un plan national de la protection sociale en Haïti, passant par des échanges avec plusieurs secteurs, selon des informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.
Le lundi 4 mai 2015, un atelier de discussion a eu lieu avec des syndicalistes du transport et de l’éducation, autour de la problématique de la protection sociale.
A cette occasion le Mast a tenu à insister sur l’importance de la protection sociale en Haïti.
« Haïti… depuis sa naissance, s’est assise sur une grande injustice sociale. Il y a une série de gens qui sont victimes d’exclusion, on les surnomme les gens en dehors. S’il y a des gens du dehors, cela signifie qu’il y a des gens en dedans. Le vocabulaire social n’est pas innocent », critique le titulaire du Mast, Victor Benoît, signalant combien la majorité des gens, qui sont qualifiés de gens en dehors, sont notamment les paysans.
Insistant sur le rôle-clé de la production et de l’emploi pour améliorer les conditions de vie, Benoît évoque aussi l’assistance sociale, qui, selon lui, ne doit pas être faite dans un esprit de charité.
« Si l’assistanat international aidait au developpement, Haïti serait déjà un pays développé. Il faut retrouver une façon de faire travailler nos matières grises », ajoute-t-il.
Les échanges, pour la mise en oeuvre d’un plan de protection sociale en Haïti, sont assimilés à une très bonne initiative par Georges Wilbert Franck, l’un des responsables de l’Union nationale des normaliens, normaliennes, éducateurs et éducatrices d’Haïti (Unnoeh).
Cependant, l’Unnoeh s’inquiète des suivis qui seront effectués, puisque, fort souvent, les projets commencent sans s’achever ni aboutir.
L’Unnoeh entend réitérer le principe d’universalité et de protection sociale, de manière à ce que toutes les citoyennes et tous les citoyens aient accès à un plan de sécurité sociale.
Les paysannes et paysans n’ont aucun plan de sécurité sociale, relève l’organisation syndicale enseignante.
A la fin du mois de mai 2015, un séminaire international sera organisé en Haïti, avec des institutions internationales comme le Bureau international du travail (Bit), la Commission économique pour l’Amérique Latine (Cepal), annonce le Mast.
Des échanges auront également lieu avec les cadres du patronat, des syndicats, des partis politiques, les femmes, et même les membres de la diaspora.
L’idée est d’aboutir à des négociations autour d’un plan de protection sociale, vers octobre 2015, en Haïti. [jep kft rc apr 08/05/2015 0:45]