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Haïti-Élections/Double nationalité : L’ambassade des Etats-Unis se refuse à tout commentaire, mais offre son aide

P-au-P, 06 mai 2015 [AlterPresse] --- L’ambassade des États-Unis à Port-au-Prince ne veut pas commenter la question de la citoyenneté ou le renoncement à la citoyenneté américaine d’une personne d’ascendance étrangère, mais se dit toutefois prête à aider les autorités haïtiennes à vérifier la validité d’un certificat de renonciation à la citoyenneté américaine, émis par les États-Unis.

« L’ambassade américaine ne commente pas la citoyenneté, ni la perte de citoyenneté de qui que ce soit », déclare à AlterPresse le consul général des États-Unis d’Amérique à Port-au-Prince, Robert F. Hannan, lors d’une entrevue avec l’agence.

Une manière pour le consul Hannan d’éviter tout commentaire sur l’information relative à la renonciation à la citoyenneté américaine de Sophia Saint-Rémy Martelly, épouse du chef de l’État haïtien, Joseph Michel Martelly.

Sophia Saint-Rémy s’est portée candidate au Sénat haïtien en vue de prendre part aux prochaines élections. Or, elle est née aux États-Unis et a, suivant le principe de la loi du sol, valable en terre étasunienne, la nationalité américaine.

Une démarche, qui pose problème dans la mesure où les lois haïtiennes ne permettent pas à quelqu’un, ayant une nationalité étrangère, de briguer des postes électifs dans le pays.

Le dossier Sophia Saint-Rémy a été contesté et traité par un Bureau de contentieux électoral départemental (Bced), avant d’être expédié au Bureau du contentieux électoral national (Bcen).

L’affaire doit-être entendue cette semaine.

Un des avocats de la candidate Sophia Saint-Rémy Martelly, Grégory Mayard-Paul, a fait savoir que sa cliente a renoncé, en date du 31 mars 2014, à sa nationalité américaine.

Mais, a-t-elle vraiment un certificat ?

« L’a-t-elle ? », se questionne également le Consul général des Etats-Unis d’Amérique en Haïti, qui ne souhaite surtout pas violer le principe du respect de l’information privée, contenu dans les lois américaines.

« Si elle a un certificat, elle a un certificat. On n’a aucune opinion sur cela », ajoute le diplomate étasunien.

La personne, qui souhaite renoncer à sa nationalité américaine, doit prêter un serment, après avoir rempli et paraphé la clause de compréhension de l’acte qu’elle est en train de poser.

Et « c’est la date, quand la personne avait prêté serment, qui est retenue comme celle de la perte de sa nationalité américaine ».

Ce qui laisse comprendre que Sophia Saint-Rémy aurait prêté serment le 31 mars 2014.

La personne doit prêter serment en présence de 2 témoins.

Qui étaient les témoins de Sophia Martelly ?

« Si le gouvernement haïtien a une question sur la validité d’un certificat, en particulier, il peut la poser (à l’ambassade) », déclare Robert Hannan, qui précise que tout document, émis par l’ambassade américaine, « parle de lui-même ».

« Si quelqu’un détient un certificat de la perte de sa nationalité, le document parle pour lui-même », accentue-t-il.

Également, la renonciation à sa citoyenneté américaine est « irrévocable, parce que c’est très sérieux », dixit Robert Hannan.

Pour rentrer aux États-Unis d’Amérique, la renonciatrice doit formuler une demande de visa comme toute autre personne.

La candidate Saint-Rémy, voyage t-elle avec un visa ou un passeport américain ? Quand a-t-elle donc retiré son visa ?

Le processus de renonciation prend au moins 10 jours de travail, moins de deux semaines. Il peut, toutefois, aller jusqu’à deux mois, question de s’assurer que tout est clair pour celui ou celle qui entreprend la démarche.

Dans le monde, ils étaient 3 mille à entreprendre la démarche en 2014. L’épouse du président Martelly fait-elle partie de ces renonciateurs ?

Une démarche, entreprise auprès du bureau de communication de la présidence pour un entretien avec Sophia Saint-Rémy Martelly, reste vaine.

Joint au téléphone par AlterPresse, le porte-parole de la présidence, Lucien Jura, affirme « qu’elle n’est pas disponible ». [apr 06/05/2015 17:40]