P-au-P, 06 mai 2015 [AlterPresse] --- Se disant préoccupé par rapport au processus électoral, le parti Rasin Kan pèp la [1] dénonce un plan pour imposer une longue transition en Haïti, dans une conférence de presse le mardi 5 mai 2015.
« Nous pensons que des forces tentent de déstabiliser le processus électoral en Haïti », affirme à AlterPresse Camille Chalmers, l’un des dirigeants de Rasin Kan pèp la.
Parmi ces « forces », le parti politique désigne des compagnies minières en pleine offensive pour s’attribuer les ressources découvertes dans plusieurs zones du pays, les groupes impliqués dans le trafic des stupéfiants (la drogue) et particulièrement intéressés par le processus en cours.
Rasin Kan pèp la fait valoir la présence de documents, dans lesquels cette idée de mener Haïti vers une transition de 38 mois, après Michel Martelly, a été développée.
Cette transition servirait à changer la Constitution actuelle, en modifiant le régime politique actuel.
« Nous pensons que ce serait une véritable catastrophe. La population doit se battre pour conserver les acquis démocratiques de 1986 », appelle Chalmers.
Rasin Kan pèp la se déclare également préoccupé par l’insécurité actuelle, qui ne serait pas sans lien avec l’évasion de 300 détenus l’an dernier et la libération de deux présumés chefs de gangs mi-avril 2015.
Rasin kan pèp la se plaint de n’avoir pas pu inscrire certains de ses candidats aux législatives, attendues pour le dimaanche 9 août 2015.
Le coût des inscriptions et la lenteur du processus pour rassembler les documents auprès des institutions publiques représentent un vrai calvaire, dénoncé par plusieurs autres partis.
Il s’agit d’une exclusion pure et simple, aux yeux de Rasin kan pèp la.
« Cette exclusion va peser encore plus lourd pour les candidates et candidats aux collectivités territoriales, d’autant qu’on leur demande de payer plusieurs dizaines de milliers de gourdes » pour s’inscrire, alerte Rasin kan pèp la.
Ce parti politique met en garde également contre l’éventuelle validation de la candidature de l’épouse du président Joseph Michel Martelly, Sophia St Rémy Martelly, une candidature entachée de soupçons d’irrégularité.
Selon ses détracteurs, Sophia St Rémy Martelly - qui vise un poste au Sénat - a la nationalité américaine depuis sa naissance (à New York en 1965).
Ce qui la disqualifie pour tout poste électif en Haïti.
De plus, elle ne dispose pas de décharge de sa gestion comme présidente d’une Commission de lutte contre la faim et la malnutrition (Colfam), qu’elle assume depuis sa nomination par arrêté (de son mari Joseph Michel Martelly) en date du 24 janvier 2012.
L’un des facteurs clé du changement est la mobilisation populaire, maintient Rasin kan pèp la, appelant le Conseil électoral provisoire (Cep) à faire preuve de vigilance.
Le parti Rasin kan pèp la tient à tirer la sonnette d’alarme sur la perspective de l’expulsion, en juin 2015, par la République Dominicaine vers Haïti, de milliers de personnes, Haïtiens sans papiers et Dominicains déchus de leur nationalité dominicaine par leur propre pays.
Cet acte, annoncé par les autorités dominicaines, est particulièrement redouté, en raison notamment de la situation économique délétère côté ouest de l’île d’Haïti. [kft rc apr 06/05/2015 1:45]
[1] Le parti Rasin Kan pèp la est membre d’une plateforme politique, engagée dans les élections attendues au cours de l’année 2015 (dimanche 9 août 2015 et dimanche 25 octobre 2015). Les électricees et électeurs devront choisir 20 sénateurs, 119 députés, des centaines d’élus locaux et un président.