Par Emmanuel Marino Bruno
P-au-P, 30 avril 2015 [AlterPresse] --- Les autorités doivent s’attaquer aux problèmes structurels de l’agriculture dans la perspective d’un meilleur rendement, plaident des organisations paysannes, à l’occasion de la fête de l’agriculture et du travail, célébrée le 1er mai à travers le pays.
Il faut la mise en œuvre des programmes visant la protection de l’environnement, notamment des canaux d’irrigation, des bassins versants et des sources d’eau en faveur de l’agriculture, exige le porte-parole du Mouvement national des paysans du congrès de Papaye (sigle créole Mpnkp) et également du Mouvement des paysans de Papaye (Mpp), Chavannes Jean-Baptiste.
Dans une interview accordée à AlterPresse, Jean-Baptiste appelle, entre autres, à la mise en place de nouveaux systèmes d’irrigation dans des endroits vulnérables jugés appropriés et de citernes dans les mornes pour stocker de l’eau et pallier la situation de sécheresse.
Réparer les systèmes d’irrigation existants, reboiser le pays et créer des emplois dans le secteur de l’environnement sont parmi les diverses actions recommandées par le Mpnkp,dont fait partie le Mpp.
La dégradation de l’environnement a eu des conséquences néfastes sur la capacité de production agricole du pays, reconnait Chavannes Jean-Baptiste.
La distribution de semences et d’outils agricoles, comme le faisait, dans le passé, le ministère de l‘agriculture, des ressources naturelles et du développement rural (Marndr) à l’occasion de chaque 1er mai, constituerait, à court terme, des actions importantes pour accompagner les paysans qui n’ont pas vraiment de moyens pour se les procurer, estime-t-il.
« Nous sommes dans une situation de sécheresse prolongée, qui a un grand impact sur la production agricole (dans l’Artibonite) », signale, de son côté, à AlterPresse, Elucien Joseph du Rassemblement pour l’avancement des coopératives de production appropriée et le bien-être alternatif (Racpaba).
La saison pluvieuse qui tarde, jusqu’à présent, à commencer véritablement, entraîne une diminution du rendement agricole, indique le Racpaba, soulignant combien cette situation affecte la qualité du riz qui devient un peu « noir et terne ».
Dans les zones sèches, où il existe une agriculture pluviale, les cultures - comme le maïs, la patate douce et l’oignon - sont touchées, parce qu’elles ne bénéficient pas d’irrigation.
« Nous sommes en pleine saison de plantations, mais il y a un manque crucial d’eau pluvieuse pour irriguer », s’inquiète Elucien Joseph.
Le Racpaba encourage le nettoyage des canaux d’irrigation pour une bonne utilisation de l’eau au service de l’agriculture, surtout rizicole.
Il appelle les autorités à aider les paysannes et paysans à faible revenu à produire et valoriser leurs produits.
La sécheresse a provoqué des pertes de semences dans plusieurs départements du pays, provoquant des retombées négatives sur la sécurité alimentaire.
Dans une interview, accordée à AlterPresse le 27 avril 2015, le responsable principal de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa), l’ingénieur-agronome Gary Mathieu, a alerté sur une situation alarmante, mais stable en ce qui concerne la sécurité alimentaire. [emb kft gp apr 30/04/2015 13:50]