P-au-P., 18 oct. 04 [AlterPresse] --- La situation parait calme ce 18 octobre 2004 à Port-au-Prince, après plus de deux semaines de troubles, orchestrés par des groupes armés se disant partisans de l’ancien président Jean Bertrand Aristide, avec un bilan de 55 morts et des dizaines de blessés par balle, selon les données recueillies par la presse.
Au centre-ville, où la situation a souvent été difficile, les activités fonctionnent presque comme à l’ordinaire, a constaté un reporter d’AlterPresse. Une circulation dense est observée dans divers quartiers, ou le commerce fonctionne normalement. Les élèves, en nombre imposant, ont regagné leurs établissements scolaires.
Des patrouilles de police sont constatées dans diverses rues et dans des points stratégiques, comme à Delmas 33, près du local de la Télévision Nationale d’Haïti.
Ce 17 octobre, dans une allocution radiodiffusée à l’occasion du 198ème anniversaire de la mort du père de la patrie, Jean Jacques Dessalines, le Président provisoire, Boniface Alexandre, a appelé à la cessation de la violence en Haïti. Il a déclaré avoir ordonné aux forces publiques de prendre des dispositions fermes pour faire régner la paix dans le pays.
Pour sa part, dans des déclarations faites ce 17 octobre à des journalistes étrangers, le Premier ministre Gérard Latortue a critiqué le Président sud-africain Thabo Mbeki, qui aurait permis à Aristide d’organiser la vague de violences qui secoue le pays à partir de son exil à Pretoria. Ce que le gouvernement sud-africain a tout de suite réfuté, en soulignant ce 18 octobre que l’actuel gouvernement haïtien, qui aurait échoué à rétablir la paix en Haiti, se sert du Président Mbeki comme bouc émissaire.
Par ailleurs, les militaires démobilisés, dont la reprise de service n’a pas été officialisée, ont procédé ce 18 octobre à l’arrestation de l’ancien commissaire municipal de la Ville de Jacmel, Miguel Augustin, pour implication présumée dans les violences des derniers jours. L’ancien commissaire aurait distribué des armes à des militants lavalas dans le but de semer le trouble dans le pays, selon ce qu’ont rapporté des correspondants en poste à Jacmel.
Aucune réaction n’a été enregistrée du coté de la police ou du gouvernement. Depuis plusieurs jours les militaires démobilisés offrent avec insistance leurs services au pouvoir en place, pour juguler, disent-ils, l’insécurité et le mouvement de trouble à la capitale. Aucune réponse officielle n’a été fournie officiellement par l’Exécutif.
Depuis quelques temps, une tendance militariste se dessine dans certains secteurs, qui réclament le rétablissement immédiat de l’ancienne armée. D’autres secteurs estiment que la question qui se pose n’est pas celle du retour de l’armée mais bien : quelles forces de l’ordre pour quel Etat ? [fl gp apr 18/10/2004 15:50]