P-au-P, 27 avril 2015 [AlterPresse] --- Des professeurs et politiques estiment fondamental un rapprochement réel entre tous les peuples - en particulier les deux peuples partageant l’île d’Haïti et ayant une histoire commune - opprimés par le néocolonialisme et l’impérialisme, notamment américains.
Au cours d’une conférence-débat, organisée, le vendredi 24 avril 2015, au local de la Faculté d’ethnologie (Fe) par le parti politique Kan Pèp la, sur la posture dominatrice des États-Unis d’Amérique, en tant qu’État impérialiste, les intervenants ont appelé à la quête d’une solution commune et mondiale au problème de l’oppression impérialiste, portée par le néo-colonialisme.
« L’oppression est mondiale. A une oppression mondiale, il faut une solution mondiale », dixit Yves Dorestal, professeur à l’Université d’État d’Haïti (Ueh), intervenant à cette conférence, qui entre dans le cadre d’une série d’activités destinées à réfléchir sur les conséquences des diverses interventions militaires étasuniennes dans la région caribéenne, particulièrement la toute première en Haiti (1915-1934).
L’activité s’est déroulée autour du thème : « Occupation et internationalisme ».
Il faudrait que les pays, victimes d’occupation et opprimés par les nouvelles formes de colonialisme, arrivent à conjuguer leurs efforts pour changer les réalités des peuples.
L’occupant américain a « mis en place des mécanismes de domination dans le pays », depuis sa première intervention. Ce qui empêche le développement d’Haïti, soutient le porte-parole du parti Kan Pèp la, Camille Chalmers.
Haïti doit « reprendre les leviers de contrôle », à travers un projet transportant les « intérêts nationaux », mariés à ceux des autres peuples qui ont été victimes de la domination impérialiste.
« Il faut se mettre avec les autres peuples en train de subir cette même domination, ainsi que les mêmes politiques néolibérales sous le couvert de diverses modalités », encourage le politique Chalmers.
Dans ce contexte, « notre alliance avec le peuple dominicain est fondamentale. Nous avons une histoire de lutte partagée, et nous avons de très belles pages historiques de combat contre l’impérialisme américain ».
Dans la circonstance, une réflexion a été conduite sur l’intervention militaire, étasunienne en République Dominicaine, le 28 avril 1965.
Jacques Viau, un jeune poète militant haïtien, qui a combattu aux côtés des Dominicains, dans un régiment essentiellement composé d’Haïtiens, a perdu la vie, le 15 juin 1965, à l’âge de 23 ans, à Santo Domingo (après avoir été atteint d’un tir de roquette, lancé par les troupes d’occupation), au moment de cette intervention des Yankees.
L’alliance entre les Haïtiens et les Dominicains, pour se débarrasser de l’oppression néolibérale, est tout aussi défendue par le professeur dominicain Aquiles Castro, au cours de cette conférence-débat du vendredi 24 avril 2015.
« Les deux peuples ont un destin commun à construire ensemble », préconise Aquiles Castro.
Parmi les points communs, que partagent les Dominicains et les Haïtiens, on retrouve « les traces d’héritages directs de la domination néocoloniale et impérialiste. Les mêmes dynamiques néolibérales sont en œuvre, en même temps, dans les deux pays », souligne Castro.
En dehors de cela, « les élites réactionnaires dans les deux pays s’entendent, en temps de crise, pour continuer à pressurer les deux peuples ».
Des faits, qui font que les deux peuples continuent d’avoir la soif de « justice sociale et de démocratie », d’après Aquiles Castro.
La mise en place de cette alliance, entre les divers peuples oppressés, nécessiterait, alors, une vision articulée de la part des gouvernements, en particulier en ce qui a trait aux relations entre Haïti et la République Dominicaine.
« Les relations entre le peuple haïtien et le peuple dominicain sont trop importantes pour les laisser à des gouvernements sans vision », fait savoir Dorestal.
Cette idée de solidarité entre les deux peuples, partageant l’île d’Haïti, est émise par plus d’un.
Certains jugent vraiment important de miser sur les valeurs communes pour améliorer les relations, entre les deux nations, qui sont des victimes de l’impérialisme américain. [srh kft rc apr 27/04/2015 11:55]