Par Leslie Péan*
Soumis à AlterPresse le 25 avril 2015
Le matraquage de la pensée noiriste duvaliériste dans les têtes de la jeunesse avec les fausses informations sur « l’idéal dessalinien » a provoqué bien des délires et accouché du désastre que vit Haïti. Un désastre dont nous sommes tous prisonniers au moins depuis 1946, depuis que la pendule de notre néant sortait à peine du mulâtrisme aussi éculé du gouvernement de Lescot. Ces deux symptômes de la putréfaction de la pensée haïtienne (le mulâtrisme et le noirisme) se relaient dans la chaîne de malheurs qui terrasse Haïti depuis sa création en 1804. Ce qui devait faire dire à Rodolphe Charmant en 1946 : « L’histoire d’Haïti, celle dont nous avons raison d’être fiers (car c’est la plus belle qu’il y ait dans le monde), s’arrête au premier janvier 1804 [1]. » Qu’aurait-il dit devant l’étalage de la pourriture actuelle ?
Selon Moreau de Saint Méry, la situation démographique de Saint-Domingue en 1797 est la suivante : 520 000 individus, dont 40,000 blancs (7.7%), 28,000 affranchis (5.3%) et 450,000 esclaves (87%) [2]. Parmi les affranchis, 26,000 sont mulâtres et 2,000 sont des Noirs libres. Comme l’affirme leur représentant Julien Raymond en 1785, les affranchis sont propriétaires d’un tiers des terres et d’un quart des esclaves [3]. Du côté des Noirs esclaves, un tiers est composé de créoles nés à Saint-Domingue et deux tiers sont arrivés à Saint Domingue au cours des vingt années précédant 1793 et viennent de 24 groupes ethniques dits bossales regroupant les Ibos, Haoussas, Mandingues, Toucouleurs, Kongos, etc. Les bossales se révèlent de farouches combattants dans les opérations menées contre l’expédition de Leclerc de 1802 à la fin de 1803.
On les retrouve dans les marrons qui mènent la lutte de guérillas dans les montagnes. Dans le Sud, ils ont pour noms Jean Panier, Goman, Janvier Thomas, Gilles Bénech [4]. Dans le Nord, ce sont Sans-Souci, Jasmin, Macaya, Sylla, Petit-Noël Prieur, Mathieu, Jacques Tellier, Vamalheureux, Cacapoule, Mavougou, etc. Dans l’Ouest, la répression sévit contre Lamour Dérance, Courjolles, Mamzèl, Halaou, les disciples de Romaine Rivière, alias Romaine la prophétesse, et Gingembre Trop Fort. Dans le Nord-Est, ses chefs ont pour noms : Appolon Beaujour, du Haut-du-Trou ; Lafleur, de Fort-Liberté ; Trou-Canne, de Sainte Suzanne ; Jean Charles Daux et Chateaubriand [5], etc. La plupart d’entre eux sont fusillés par Dessalines et Christophe en 1802 et 1803 alors que ces derniers avaient rallié l’armée française après les défaites de la Ravine à Couleuvre et de la Crête à Pierrot.
L’image enjolivée de Dessalines et de Pétion
Les bossales refusaient d’être désarmés et continuaient la lutte armée contre les troupes françaises. D’ailleurs, Charles Belair, un dirigeant de l’armée indigène qui appuyait les revendications des cultivateurs armés, ainsi que son épouse Sanite Belair, sont arrêtés par Dessalines sur les ordres du général Leclerc et fusillés en 1802. Il convient de remarquer que Dessalines exécute l’ordre de Leclerc après sa rencontre avec ce dernier au cours de laquelle il trahit Toussaint Louverture. Dans ses Mémoires, Isaac Louverture, fils de Toussaint Louverture, déclare : « Dessalines, qui avait été mandé par le général Leclerc au Cap, ne tarda point de s’y rendre. Le général Leclerc lui fit présent d’une paire de pistolets, d’un sabre et d’une centaine de portugaises. C’est ainsi qu’il récompensa la bassesse de Dessalines à qui Toussaint Louverture l’avait obligé auparavant de donner du service [6]. »
L’image fantasmée de Dessalines construite par l’école noiriste n’arrive pas à intégrer cette dimension pourtant importante, car oser en parler reviendrait pour eux à parler d’eux-mêmes. C’est parce que justement la classe politique noiriste commet in vivo les mauvaises actions qu’on peut reprocher à Dessalines dans sa trahison de Toussaint Louverture que cette dernière s’obstine à les cacher et à les masquer. Comprendre l’entière portée de l’acte de trahison de Toussaint Louverture par Dessalines ne consiste pas à lui faire un mauvais procès. Ou encore à penser que sa bravoure pour réaliser 1804 le mette hors de cause. C’est ne pas comprendre la nature de 1804, qui est beaucoup plus le résultat d’une conjoncture que la réalisation d’une pensée articulée.
D’une part, les dirigeants mulâtres Rigaud, Pétion et Boyer sont revenus avec l’expédition Leclerc en 1802. D’autre part, les dirigeants noirs se sont tous rendus à l’armée de Leclerc surtout après les échecs de la Ravine à Couleuvres le 23 février 1802 et de la Crête-à-Pierrot du 4 au 24 mars 1802. Christophe et Dessalines sont passés dans le camp des Français le 26 avril 1802, et enfin Toussaint Louverture le 6 mai 1802. Mais là où l’âme haïtienne s’est vraiment perdue, c’est dans l’alliance des chefs créoles noirs et mulâtres contres les bossales. Selon Vertus Saint-Louis, « Avant même d’être dirigée contre les Français, l’alliance entre Pétion et Dessalines, présentée comme fondatrice de la nation haïtienne, a été une coalition des classes dirigeantes indigènes visant à écarter de toute participation à la vie politique, ceux qu’elle considère comme des Africains, dangereux. L’unité a été un prétexte pour ceux qui s’estimaient être les lumières en vue d’écraser ceux qui étaient perçus comme les ténèbres d’Afrique [7]. »
Le refus de savoir qui prédomine dans la société haïtienne bloque non seulement tout retour sur les vies de Toussaint Louverture et Dessalines, mais aussi sur celles de Pétion et de Boyer. Tout examen de leurs pratiques est refusé. Pourtant, on sait que le 20 août 1807, le président Pétion accepta de remettre les 32 habitations de Dessalines à son épouse en demandant seulement à cette dernière de consacrer le produit des ventes de café au paiement des dettes de l’Empereur envers le commerçant américain Jacob Lewis [8]. On sait également que, le 1er avril 1822, le président Boyer permit à Isaac Louverture de rentrer en possession de huit des plantations de son père, dont Sansay, Rousselier, Beaumont, Descahaut, Neuville, Lacroix Rivière et Lalombe. Le général Pétion avait aussi des habitations sucrières à Volant-le-Thor, Roche Blanche Momance. Les deux dernières habitations sont l’objet d’un don national au président Pétion en 1812 [9].
Le patrimoine foncier est dilapidé. Des centaines d’habitations dans les départements de l’Ouest et du Sud sont donnés et vendus à vil prix aux dignitaires du gouvernement de Pétion. Quant à Boyer, il avait reçu en dons au moins les quatre habitations sucrières de Manègue, Garecher, Torcelle et Déludé dans les plaines du Cul-de-sac et de Montrouis, la sucrerie Drouillard ainsi que la caféterie Maturé à la Coupe (Pétion-ville) sous le gouvernement de Pétion. À la mort de Christophe dans le Nord, le président Boyer s’est accaparé des habitations que ce dernier exploitait personnellement pour son compte. La mentalité voulant qu’on puisse devenir riche du jour au lendemain s’est consolidée dans la pratique consistant à prendre le pouvoir d’État pour s’accaparer les 8,000 plantations abandonnées par les colons.
Enfin le plus grave dans tout cela, c’est l’obsédante présence du passé colonial esclavagiste dans le travail sur ces plantations des chefs créoles. Le silence que nos historiens ont imposé sur ces pratiques d’exploitation honteuse de la paysannerie contraste avec l’authenticité de certains témoignages d’étrangers qui ont visité Haïti au cours de ces périodes. Qu’on en juge par celui de James Franklin qui écrit : « J’ai vu les cultivateurs travaillant sous la contrainte de la baïonnette et du sabre, et cela sur les plantations de Boyer lui-même. J’ai vu la même chose sur celles du Secrétaire Général Inginac, du colonel Lerebours, des généraux Gédéon et Magny et de plusieurs autres [10] . » Il n’existe aucune solidarité entre le peuple bossale et les élites créoles.
L’incorrigible partage de nous-mêmes
L’alliance entre Pétion et Dessalines est simplement le résultat de la découverte des instructions secrètes de Leclerc de noyer tous les dirigeants mulâtres et de remettre en esclavage tous les Noirs. La passion dévorante qui a scellé cette alliance réside seulement dans le refus de la férule esclavagiste. Dans rien d’autre. Par contre, le vrai consensus est celui de l’hégémonie mulâtre à partir de la politique de doublure qui commence avec Dessalines. En effet, à partir des phénotypes identifiés par Thomas Madiou [11], les 37 signataires de l’Acte de l’Indépendance sont 23 Mulâtres (62%), 13 Noirs (35%) et un Blanc (3%), c’est-à-dire les représentants des élites des anciens libres, des nouveaux libres et du bon blan nommé Mallet. La référence bossale constituant le noyau actif de la résistance anti-esclavagiste est effacée.
La politique d’exclusion à tout crin des créoles contre les bossales culmine dans cette farce sinistre de la distribution du pouvoir dans l’acte de naissance du pays. En effet, les signataires de l’Acte de l’Indépendance sont les représentants de 5% de la population qui monopolisent tous les pouvoirs au détriment des 95% qui en sont écartés. Incorrigible partage de nous-mêmes, que nous continuons encore aujourd’hui avec 80% de la population en 2015 vivant avec moins de deux dollars par jour ! Cette distribution du pouvoir a une portée énorme. Le malaise s’installe au niveau de la pensée et des idées. Les dominants éprouvent toutes sortes de difficultés à échapper à la tyrannie de leur naturel. Ils s’offrent comme repoussoir les arguments que les masses sont animistes et vodouisantes, parlent créole et ne savent pas grand chose.
Les chefs créoles Toussaint Louverture et Jean-Jacques Dessalines ont condamné autant le créole que le vodou. Toussaint Louverture parlait en français et n’utilisait le créole que pour parler à ses subordonnés [12]. Quand à Dessalines, il assassinait les vodouisants sans la moindre hésitation. Tout cela fait partie du malaise de nous-mêmes, de l’aliénation et des valeurs culturelles coloniales dans lesquelles nous sommes encerclés. La charpente logique du parti-pris anti-populaire des dirigeants créoles est exploitée au plus haut point dans le mulâtrisme et la politique de doublure consistant à mettre au pouvoir des dirigeants noirs bossales ignorants afin de mieux les manipuler. L’envie de pouvoir des dirigeants noirs fait qu’ils s’y prêtent à ce jeu stupide et néfaste. Le duvaliérisme relève de cette filiation historique des dirigeants noirs et mulâtres n’ayant aucune vision critique de l’évolution de la société haïtienne.
Le devenir d’Haïti s’est joué donc avant 1804
Le dispositif mis en place par l’alliance des dirigeants créoles constitue le ressort intime de notre décadence. Quelques exemples pour notre jeunesse. On peut voir la ruse de quelques politiciens bakoulou au 19e siècle avec un Frédéric Marcelin qui accepte d’être nommé député par son ami Septimus Rameau en 1874. Ou encore, après le cas Sylvain Salnave, le général Manigat qui reprend le fil de la polarité dominicaine pour envoyer un de ses adjoints auprès du président dominicain Heureaux en 1893 pour comploter le reversement du président Hyppolite. Le creux dans lequel Haïti est placée aujourd’hui avec la racaille au sommet de l’État n’est pas un accident. Notre pays ne trouvera pas le vrai timbre de sa voix avec des chanteurs grivois au timon des affaires.
Il importe de comprendre les origines des comportements perpétuels et des pratiques opportunistes qui font passer un individu du duvaliérisme à Lavalas, puis à Tèt Kale aujourd’hui. Pour cela, il faut ressentir le besoin d’avoir une pensée et des idées. Il s’agit d’analyser les origines de l’anéantissement d’Haïti dans cette recherche effrénée de pouvoir chez l’ancien esclave qui place Haïti dans une situation de plus en plus tragique. Une situation caractérisée par l’absence de vertus humaines dans les comportements des assoiffés de pouvoir. Une absence de vertus qui contribue à amoindrir la part de bonheur, de grandeur et d’espoir en Haïti tout en faisant accroitre celle de malheur, d’infamie et de désolation. Le tyran François Duvalier qui ne cessait d’agiter « l’idéal dessalinien » se devait de dire « la reconnaissance est une lâcheté ».
Dessalines devait tout à Toussaint, pourtant il l’a trahi. La communauté internationale aujourd’hui se joue des Haïtiens avec la même perfidie que le fit Leclerc en 1802 avec Toussaint Louverture et Dessalines. Comme l’explique l’historien Jacques de Cauna : « Le général Leclerc n’ignorait pas leur haine et leur rivalité. Il crut, en s’assurant Dessalines, faire un coup de maître tandis qu’il ne faisait que favoriser son ambition sanguinaire. Dessalines feignit d’entrer dans le jeu du général Leclerc et répétait que tant qu’on laisserait exister Toussaint, la colonie ne serait jamais tranquille [13]. » L’historiographie haïtienne est réfractaire à ce constat que les recherches de nombre d’historiens occultent depuis près de deux siècles. En effet, la publication des Mémoires d’Isaac Louverture date de 1825. Le devenir d’Haïti s’est donc joué avant 1804, comme l’a dit Rodolphe Charmant.
Ni république ni démocratie
Analysant le comportement traître de Dessalines à l’endroit de son père, Isaac Louverture écrit : « C’était la moindre des choses que Toussaint eût faites pour Dessalines : à la recommandation du colonel Bonnaventure, il l’avait mis dans ses guides, en 1794, et l’avait élevé successivement à tous les grades militaires ; et le général Dessalines, qui lui devait tout, fut, sans pudeur et sans remords, son accusateur et son calomniateur [14]. » Le cheminement de Dessalines contre Toussaint Louverture date au moins du 11 novembre 1799. Jour de grande ébullition qui voit Toussaint Louverture fusiller son propre neveu Moïse, sans procès, sous le prétexte que ce dernier fomentait une insurrection contre lui. Dans le système politique que met en place Toussaint Louverture, les luttes pour le pouvoir font rage. Il n’y a d’autre règle de l’organisation du pouvoir que l’humeur du chef. Il n’y a pas de place ni pour la république ni pour la démocratie.
Le scandale de la trahison de Dessalines ne saurait être justifié, mais il trouve un éclairage historique dans la dénonciation par Toussaint Louverture des limitations de ce dernier. À ce propos, l’historien Jean-Louis Clavier écrit : « Dessalines ne cessait de provoquer l’anarchie, sans cependant former un parti. Toussaint le réprimandait souvent avec rigueur. Vous ne savez, lui disait-il, ni lire ni écrire et vous voulez régner ! Sachez que vous n’êtes qu’une bête, qu’une brute. Je vous défends de vous mêler d’autre chose que de suivre mes ordres. Dessalines se soumettait en murmurant ; il ne pouvait alors résister à l’ascendant de Toussaint que, pourtant, il haïssait mortellement [15]. » Situation sans issue à laquelle la société haïtienne est confrontée depuis lors ! En effet, non seulement le savoir ne progresse pas en Haïti, mais l’ignorance est enseignée. Le passé est re-composé, réinterprété par ce goût fasciste pour le pouvoir afin de valider dans le présent l’idéologie raciste du nivellement par le bas, dont les 166 partis politiques agréés par le Conseil électoral provisoire (CEP) constituent l’aboutissement logique. (à suivre)
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*Économiste, écrivain
[1] Rodolphe Charmant, La vie incroyable d’Alcius, Port-au-Prince, Société d’Édition et de Librairie, 1946, p. 13.
[2] Moreau de Saint Méry, Description topographique, physique, civile, politique et historique de la partie française de l’isle Saint Domingue, Tome premier, Philadelphie, 1797, p. 5.
[3] Jacques de Cauna, « Les sources de l’histoire des esclaves aux Antilles », dans Myriam Cottias, Élisabeth Cunin et al. , Les Traites et les esclavages – Perspectives historiques et contemporaines, Paris, Karthala, 2010, p. 283.
[4] Carolyn Fick, The Making of Haiti : The Saint-Domingue Revolution from Below, University of Tennessee Press, Knoxville, 1990.
[5] Claude B. Auguste, « Les Congos dans la Révolution Haïtienne », Revue de la Société Haïtienne d’Histoire et de Géographie, numéro 168, Port-au-Prince, Haïti, Décembre 1990.
[6] Isaac Louverture, Mémoires, dans Antoine Métral, Histoire de l’expédition des Français à Saint-Domingue, (1825), Karthala, Paris, 1985, p. 298.
[7] Vertus Saint-Louis, « Les termes de citoyen et Africain pendant la révolution de Saint-Domingue », dans Laennec Hurbon, L’insurrection des esclaves de Saint-Domingue, Paris, Les Éditions Karthala, 2000, p. 93.
[8] S. Linstant de Pradines, Arrêtés numéro 59, p. 205 et numéro 124, p. 163, dans Recueil général des lois & actes du gouvernement d’Haïti, Tome premier, 1804-1808, Paris, 1886.
[9] S. Linstant, A. Linstant-Pradine et Emmanuel Edouard, Recueil général des lois et actes du gouvernement d’Haïti : 1809-1817, Tome II, Paris 1860, p. 142.
[10] Paul Moral, Le paysan haïtien : étude sur la vie rurale en Haïti, Paris, Maisonneuve et Larose, 1961, p. 40. Lire aussi James Franklin, The Present State of Hayti (Saint Domingo), 1828, Routledge, 2006, p. 334.
[11] Thomas Madiou, Histoire d’Haïti, Tome III, Port-au-Prince, Imprimerie Courtois, 1848, p. 502-508.
[12] Philippe R. Girard, « Quelle langue parlait Toussaint Louverture ? », Annales. Histoire, Sciences Sociales 1/2013. Lire aussi de Philippe R. Girard, The Memoir of Toussaint Louverture, Oxford University Press, 2014, p. 29.
[13] Jacques de Cauna, Toussaint Louverture et l’indépendance d’Haïti : témoignages pour un bicentenaire, Paris, Karthala, 2004, p. 119.
[14] Isaac Louverture, Mémoires, op. cit. p. 299.
[15] Jean-Louis Clavier, « Toussaint Louverture d’après le " Mémoire abrégé des événements de l’île de Saint-Domingue depuis l’année 1789 jusqu’à celle de 1807" » Revue française d’histoire d’outre-mer, vol 62, no. 228, 1975, p. 495. Le texte est reproduit dans Jacques Cauna, Toussaint Louverture et l’indépendance d’Haïti, op. cit., p. 110.