P-au-P, 23 avril 2015 [AlterPresse] --- Le président socialiste français François Hollande se fera accompagner de près de la moitié de son gouvernement lors de sa visite officielle, le mardi 12 mai 2015, en Haïti, confirme à AlterPresse la nouvelle ambassadrice de France à Port-au-Prince, Elisabeth Beton Delègue [1].
En plus d’une bonne configuration ministérielle, la délégation de Hollande sera « forte » de gens d’affaires, d’universitaires, de spécialistes sur des sujets spécifiques, comme l’environnement.
« Cette visite ne sera pas comparable à celle de Nicolas Sarkozy [2], déroulée dans un contexte de catastrophe au lendemain du tremblement de terre du 12 janvier 2010 ».
La diplomate a fait ces déclarations dans le cadre d’une visite de courtoisie, ce mercredi 22 avril 2015, au Groupe Médialternatif (GM), dont fait partie l’agence en ligne AlterPresse, le réseau alternatif haïtien d’information.
En provenance de Cuba, après des rencontres en territoires et départements français d’outre-mer, Hollande sera à Port-au-Prince, le mardi 12 mai 2015, pour une visite officielle de quelques heures..
Officiellement, il reste des points à boucler dans l’agenda de voyage de François Hollande, tient à préciser l’Ambassadrice de France en Haïti.
Le passage, en Haïti, le 12 mai 2015, de François Hollande doit être placé dans le contexte d’un périple présidentiel (de la France) dans les Caraïbes (Antilles françaises, dont Cuba et Haïti, départements et territoires d’outre-mer / Dom-Tom, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Martinique, Guadeloupe).
En Guadeloupe, Hollande doit inaugurer un « Memorial act », qui comprend, entre autres, un centre numérique et des documents historiques sur l’esclavage.
En quête de propositions caribéennes sur les changements climatiques
François Hollande cherchera à obtenir, du 8 au 12 mai 2015, des propositions de responsables politiques caribéens, dans le cadre de discussions préparatoires au sommet des Nations Unies (décembre 2015 à Paris) sur les changements climatiques.
Pendant 4 jours, François Hollande effectuera un périple dans la région autour de la lutte contre le changement climatique, dans la perspective d’un « partenariat franco-caribbéo-africain » sur la problématique du climat.
Dans le cadre du périple de François Hollande, le président Joseph Michel Martelly sera convié à prendre part à ces réunions préparatoires sur les changements climatiques, malgré le niveau de dégradation environnementale relevé sur le territoire haïtien.
Du lundi 30 novembre au vendredi 11 décembre 2015, Paris (la capitale française) accueillera une conférence spéciale (COP21) de l’Organisation des Nations Unies (Onu) sur les changements climatiques [3], informe Beton Délègue.
Hollande, qui arrivera en Haïti dans la matinée du 12 mai 2015, repartira dans la soirée. Son agenda prévoit, d’ailleurs, le jour suivant, un conseil des ministres à Paris à 10:00 am (heure française = 8 :00 gmt = 4 :00 am en Haïti). [rc gp apr 23/04/2015 12:00]
[1] Nommée le 15 janvier 2015 ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire de la République française auprès de la République d’Haïti, Elisabeth Beton Delègue est arrivée à Port-au-Prince le jeudi 5 mars 2015.
Elle a précédemment occupé les fonctions d’ambassadrice de France au Mexique (2012 - 2014), de Directrice des Amériques et des Caraïbes au ministère des Affaires étrangères (2008-2012), et d’ambassadrice de France au Chili (2005-2008).
[2] Ndlr : Pour la première visite d’un président français en Haïti, Nicolas Sarkozy est resté moins de quatre heures, le mercredi 17 février 2010, à Port-au-Prince. A l’approche de la conférence de New York du 31 mars 2010 – qui devait décider d’un plan de reconstruction d’Haïti, Sarkozy a annoncé un plan d’aide de la France de 270 millions d’euros, sur deux ans, à Haïti.
[3] La France a été officiellement nommée pays hôte de la 21e conférence climat en 2015 (Paris Climat 2015) lors de la 19e Conférence des parties à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques de Varsovie (COP19). Sur la base des travaux de la COP20 à Lima, il s’agira d’aboutir, en décembre 2015, à un ensemble de décisions.
Tout d’abord, un accord ambitieux et contraignant face au défi du dérèglement climatique qui s’appliquerait à tous les pays.
Ensuite, des contributions nationales (iNDC), qui représentent l’effort que chaque pays estime pouvoir réaliser. Le financement de la lutte contre le changement climatique sera également une composante cruciale, dont une étape a été franchie avec la première capitalisation du Fonds vert à hauteur de 9,3 milliards de dollars - dont près d’un milliard de la France.
Enfin, les initiatives développées au niveau-infra-étatique, par les collectivités locales, les organisations de la société civile et les entreprises vont amplifier la mobilisation et viendront s’ajouter aux contributions des Etats. En effet, la future présidence française a fait le choix de soutenir en vue de Paris 2015 un agenda des solutions.
Il s’agit de l’ensemble des initiatives complémentaires à l’accord international, entreprises au niveau local par les gouvernements, les autorités locales comme les acteurs non étatiques et contribuant à renforcer les engagements des Etats en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre, d’adaptation aux impacts du dérèglement climatique et de financement. Cet agenda des solutions repose sur un échange de bonnes pratiques, de transfert de connaissance et des technologies nécessaires à une transition vers des économies bas carbone.