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Port-au-Prince paralysée lors d’une journée de protestation " contre le terrorisme "

Par Ladenson Fleurival

P-au-P., 15 oct. 04 [AlterPresse] --- Le mot d’ordre de protestation lancé par le secteur privé des affaires pour ce 15 octobre « contre le terrorisme » à Port-au-Prince est largement respecté durant la première partie de la journée, a constaté AlterPresse.

Jusqu’à la mi-journée, le calme régnait dans la ville quasiment paralysée. Mais tôt dans la matinée, un reporter d’AlterPresse a constaté un cadavre sur la chaussée dans le secteur de Nazon (Nord de la capitale).

Dans cette même région, selon diverses sources, entre 4 et 7 véhicules ont été incendiés au cours de la nuit dernière. La porte-parole de la police, Géssie Cameau Coicou, a fait savoir à AlterPresse que la police n’a pu confirmer que l’incendie de 4 vehicules.

Les rues de la capitale, intensément patrouillées par la police et les unités de la Mission de Stabilisation des Nations Unies en Haïti (MINUSTAH), étaient désertes pour la plupart. Le transport en commun était généralement paralysé.

Sur la route de Delmas (Nord), les rares camionnettes (tap-tap) qu’on a pu remarquer circulaient tôt dans la matinée presque à vide. A Nazon, des reporters d’AlterPresse n’ont croisé que de rares véhicules privés et des patrouilles de la police.

Le grand commerce a respecté a 100% le mot d’ordre de protestation. Les magasins, les pompes à essence, les supermarchés et les banques privées sont fermés. Les étalagistes sont absents au centre-ville. Sauf quelques marchands sont remarqués.

Toutes les écoles et facultés ont cessé leurs activités. L’administration publique non plus ne fonctionne pas. Un reporter d’AlterPresse a constaté que les portes de la Direction Générale des Impôts et du Palais des Ministères, tout près du palais national étaient cadenassées.

A Delmas, des voitures de police et celles de la MINUSTAH faisaient le va et vient entre le haut le bas de cette commune. Une unité de la MINUSTAH était postée tout près de la Télévision Nationale d’Haïti (Chaîne d’Etat - TNH).

Dans un communiqué en date du 14 octobre, les organisations patronales avaient "denoncé et condamné "la terreur semée par des bandes armies se réclamant du secteur Lavalas durant les 15 derniers jours. Elles avaient demande aux commercants, industriels, professionnels, ouvriers, petits detaillants, ecoliers, enseignants, universitaires, employes de l’Etat de cesser toutes activités dans la zone metropolitaine et d’éviter de circuler dans les rues.

Parallèlement, en ce jour anniversaire du retour d’exil en 1994 de Jean Bertrand Aristide, suite au coup d’Etat militaire de septembre 1991, une manifestation de plusieurs centaines de partisans de l’ancien Président était signalée du coté de Bel Air, un des quartiers chauds de la capitale. En dépit du fait que, selon des médias, des manifestants étaient armés, aucun incident n’a été rapporté. La police a observé la manifestation à distance. [fl gp apr 15/10/2004 12:00]