Correspondance Exalus Mergenat
Gonaïves 6 avril 2015 [AlterPresse] --- Comme le veut la tradition, plusieurs endroits des communes du haut et du bas Artibonite ont dansé au passage des bandes de rara qui ont créé l’ambiance pendant trois jours, les vendredi 3, samedi 4 et dimanche 5 avril 2015, a observé l’agence en ligne AlterPresse.
Au son de la musique lancinante des tambours, des bambous, des cornets et du saxophone, des dizaines de milliers de personnes ont pris part à cette fête.
Les coins et recoins des zones rurales de l’Artibonite, comme Béton (route nationale no. 1 à hauteur de Mapou chevalier, localité de poteau, 4e section communale des Gonaïves), Jean Denis, localité de Bas Coursin 1 (1ere section communale de Petite Rivière de l’Artibonite), Niel localité se trouvant à Ogé (3e section communale de Dessalines) et Pont-sondé localité de Bocozelle (5e section communale de Saint-Marc) étaient envahis de mille couleurs.
Malgré la gravité de leur condition socio-économique, des paysannes et paysans ont dépensé leur avoir en achetant des tonnes de tissus pour confectionner des robes et des chemises multicolores traditionnelles de rara.
« C’est une obligation pour moi, si je passe une année sans m’habiller et danser, je serai malade, ou bien un de mes enfants en paiera les conséquences », déclare Hélène Saint-Jean, une fan de la « Méprise band » dans la plaine des Gonaives.
« De nombreux fanatiques de cette bande de rara ont pu s’habiller grâce au support financier des compatriotes venant de la diaspora », se félicite pour sa part son président Fresnel Riché.
Le plaisir et l’ambiance ont été encore une fois au rendez-vous cette année avec environ une centaine de bandes de rara dans tout le département. Elles ont créé une ambiance du tonnerre.
Le refrain Ti pati m Kanpe du groupe rap Vwadezil, lors du récent carnaval, a été repris durant des défilés de ces bandes de rara.
Des potentiels candidats aux prochaines législatives dans l’Artibonite n’ont pas raté ce rendez-vous culturel.
A l’approche des prochains scrutins, ils en ont profité pour distribuer à certains fêtards des T-shirt annonçant leur intention de se porter candidat. Ils ont construit aussi sur le parcours de ces bandes de rara, des stands sur lesquels on pouvait lire leurs slogans de campagne.
Le porte parole de la Fédération de rara pour l’union et le développement du bas Artibonite (Ferabud), André Saint-Louis, plaide en faveur de la prise en charge de cette manifestation socioculturelle par le ministère de la culture.
« Chaque responsable de bande de rara dans l’Artibonite dépense annuellement, avec le support de la diaspora, 250 à 260 mille gourdes pour habiller les fanatiques et acheter parfois des instruments. Il faut l’année prochaine une subvention du ministère de la culture pour aider à l’organisation de cette fête traditionnelle », demande le porte parole de Ferabud.
André Saint-Louis affirme avoir entrepris vainement des démarches auprès des responsables de ce ministère cette année.
Bénéficiant d’un important dispositif de sécurité des agents de l’unité départementale pour le maintien de l’ordre, les festivités de rara dans l’Artibonite se sont déroulées cette année sans incident. [em kft gp apr 6/04/2015 15 :40]