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Haïti-Médias : L’Anmh préoccupée par un communiqué du Conatel

P-au-P, 1er avril 2015 [AlterPresse] --- L’Association nationale des médias haïtiens (Anmh) se dit « hautement préoccupée » par un communiqué du Conseil national des télécommunications (Conatel) en date du 24 mars 2015.

Le Conatel, dans son communiqué, parle d’entités clandestines qui, en augmentant le nombre des stations, perturberaient au départ et à l’arrivée les communications entre les aéronefs et les tours de contrôle d’autres pays.

Ce communiqué du Conatel est inquiétant et irresponsable, dénonce l’Anmh, dans une note datée du 26 mars 2015, transmis à AlterPresse.

L’organisation estime que le Conatel, comme organe officiel, « doit aller droit au but, en identifiant clairement les instances auxquelles il fait référence, en se dirigeant directement à elles pour résoudre le problème identifié ».

« L’Anmh, dont tous les membres fonctionnent à partir d’une licence accordée par l’État haïtien, via le Conatel, n’encourage aucunement le fonctionnement, sur le territoire, de radios clandestines », indique la note de l’Anmh.

L’association se dit anxieuse « quant à une prolifération du spectre radiophonique, planifiée délibérément par le Conatel qui, cédant à des pressions politiques, a décidé, unilatéralement et sans tenir compte des intérêts économiques des médias existants, de réduire le nombre de kilocycles séparant les stations de 400 à 200, avec tous les risques d’interférence possible ».

Cette mauvaise décision du Conatel affecte déjà plusieurs de nos membres, déplore l’Anmh.

Qui du Conatel, par la multiplication aveugle des fréquences ou des « entreprises sans droit ni qualité », ciblées dans le communiqué du 24 mars 2015, provoque les interférences au sein du système de communication des aéronefs ?, se demande l’Anmh.

L’association « plaide pour une nouvelle loi sur les télécommunications, qui enlève au Conatel la possibilité de brandir, à tout bout de champ, des menaces contre les médias, certaines fois sans justification et sans base technique fiable ».

Elle appelle « l’organe exécutif, d’une part, à ne pas provoquer des dérégulations, contraires au règlement de l’Union internationale des télécommunications (Uit), quant à la distance séparant les fréquences radiophoniques, ce qui est préjudiciable aux médias et, d’autre part, brandir la menace d’une loi obsolète, héritage de la dictature, pour dénoncer un problème qu’il a aidé à créer ».

Le Conatel avait fait référence, dans son communiqué, à la loi de 1977 sur les télécommunications, adoptée durant le règne du dictateur Jean-Claude Duvalier.

L’Anmh invite le Conatel à la mesure et à la sérénité dans l’exécution de sa mission. [emb kft gp apr 01/04/2015 15:50]