Correspondance Ronel Odatte
Hinche, 31 mars 2015 [AlterPresse] --- Les premières pluies du printemps, le week-end écoulé à Hinche (est), ont apporté la gaieté, la satisfaction et la joie au coeur des paysans et cultivateurs.
De Marmont à Juanaria, de la 3e jusqu’à la dernière section d’Aguahedionde rive gauche de la commune de Hinche, les paysans expriment leur sentiment de bonheur et de plaisir de pouvoir reprendre le chemin du travail.
« C’est la bénédiction divine », déclare Baptiste Desravines, un cultivateur de maïs travaillant sur 2 hectares dans la localité de Los palma, 3e section d’Aguahedionde rive droite.
Tôt lundi 30 mars au matin, de nombreux jeunes travaillant en périphérie de Hinche, munis de houes et de machettes, ont pris la route de Juanaria pour commencer à labourer leurs terres. D’autres disent vouloir mettre leurs outils et leurs forces de travail à disposition de celles et de ceux qui veulent acheter leurs services (matent ou tare en creole).
« La pluie est attendue depuis le début du mois de mars, aujourd’hui nous voulons en profiter », confie pour sa part Ghislene Louis, une jeune paysanne de 24 ans qui fait de la culture maraichère depuis plus de 2 ans à Marmont (2e section de la commune de Hinche).
Après le labourage ce sera le début du processus de plantation du maïs, de la banane, du pois, et des légumineuses.
La saison des pluies a bel et bien démarré à Hinche et l’espoir est que la pluie va continuer à tomber.
La commune de Hinche dispose de 4 rivières, mais aucune d’entre elles n’est exploitée pour la production vivrière.
Par ailleurs, des paysannes et paysans feront sans doute face à des problèmes de semences qui commencent à manquer. Or, contrairement aux pratiques de solidarité caractérisant jadis la paysannerie haïtienne, les semences sont vendues.
« Pour planter de la banane, du manioc, de la patate douce, du pois, de la canne à sucre, il faut avoir de l’argent pour se les procurer ; autrement vous ne pourrez rien faire car personne ne va vous aider », explique pour sa part Jean Luc Marcenat, technicien agricole et père de 6 enfants.
Selon lui, la semence est un héritage sacré. Elle ne doit pas être vendue, « cela se donne », dit-il. [ro kft gp apr 31/03/2015 14 :00]