P-au-P, 30 mars 2015 [AlterPresse] --- Malgré leur interdiction, des fruits et légumes en provenance de la République Dominicaine continuent de se vendre dans les marchés haïtiens, sans la présence de vérificateurs pouvant assurer l’application de la mesure, observe AlterPresse.
Le gouvernement a annoncé l’interdiction d’une trentaine de fruits et légumes produits en territoire voisin pour prévenir une infestation des cultures locales par la mouche méditerranéenne des fruits présente à Punta Cana (ville touristique dominicaine).
Selon un constat effectué ce lundi 30 mars dans plusieurs zones frontalières du pays, notamment à Ouanaminthe (nord-est), la majorité des produits interdits, tels les bananes, les concombres, les piments, traversent la frontière, toujours aussi perméable coté haïtien.
A Ouanaminthe, des agents douaniers interrogés disent avoir appris les mesures d’interdiction à la radio, comme tout le monde.
Cette mesure n’a rien changé car les produits interdits ou non se vendent comme auparavant.
Même cas de figure, dans le département de Sud-Est, à Anse-à-Pitres, zone frontalière de Pedernales, où des commerçants haïtiens traversent la frontière pour aller acheter les fruits et légumes dominicains sans aucune restriction.
Aucun agent de la Police nationale d’Haïti n’a été remarqué dans le marché frontalier.
Oignons, piments, poivrons, choux, bananes et autres ont été remarqués dans les marchés d’Anse-à-Pitres.
Les seuls agents de la Pnh qui sont présents sont affectés au consulat haïtien, ré-ouvert après plusieurs jours de fermeture.
Au niveau du marché de Belladère/ Elias Pinas aucune mesure n’a été respectée puisque les marchands continuent d’acheter clandestinement pour ensuite revendre au vu et au su des autorités. Les agents douaniers ne font qu’empêcher les camions de marchandises de traverser sans payer les frais de douanes.
Pourtant l’interdiction n’a pas été levée.
Au terme d’une rencontre bilatérale le 27 mars, il a été décidé qu’une commission mixte technique de six membres évalue la propagation de l’insecte redouté et offre des solutions.
Les chanceliers dominicain et haïtien, respectivement Andrès Navarro et Duly Brutus, ont conduit cette rencontre en République dominicaine autour des thèmes comme l’agriculture, la sécurité, la migration et la situation de Haïtiens en situation irrégulière en République dominicaine.
La mouche méditerranéenne des fruits, de son nom scientifique Ceratitis capitata (Wiedemann), est un insecte qui sort de la même famille que des mouches de fruits qui existent déjà dans le pays.
N’ayant aucun impact sur les êtres humains, elle peut toutefois corrompre les fruits en y produisant des vers.
Elle est aussi capable de détruire les récoltes jusqu’à cent pour cent, ce qui pourrait contraindre les producteurs de dépenser beaucoup d’argent pour contrôler et traiter leurs productions avant leur vente. [jep kft gp apr 30/03/2015 12 :35]