P-au-P, 23 mars 2015 [AlterPresse] --- L’interdiction d’importer des fruits et légumes en provenance de la République Dominicaine voisine est accueillie comme une bonne décision par deux réseaux de producteurs haitiens, l’Association nationale des transformateurs de fruits (Anatraf) et le Réseau des associations coopératives pour le commerce et la production agricole du bas-Artibonite (Racpaba).
Le président du Racpaba, Bien-Aimé Dieula, contacté par AlterPresse, dit encourager les autorités haïtiennes à prendre d’autres dispositions additionnelles strictes comme la protection des frontières d’Haïti et ses douanes afin d’éviter que des produits clandestins de toutes sortes entrent sur le territoire national.
À cause de la faiblesse de l’Etat et son manque de contrôle sur le commerce frontalier, le marché haïtien est envahi par les produits dominicains dont certains seraient de mauvaise qualité, déplore le président.
Il appelle à plus d’accompagnement en faveur des producteurs et productrices en leur favorisant l’acquisition d’intrants comme les semences, l’écoulement normal de leurs produits et l’accès à des crédits.
Un budget raisonnable doit être alloué à l’agriculture pour pouvoir mieux encadrer les producteurs et agriculteurs du pays, recommande Dieula.
Le Ministère de l’agriculture, des ressources naturelles et du développement rural (Marndr) a annoncé l’interdiction provisoire d’importer des fruits et légumes en provenance de la République Dominicaine, dans un communiqué de presse en date du 20 mars 2015.
Cette mesure prise en vue d’éviter que le pays soit contaminé par la mouche méditerranéenne concerne des fruits comme le citron, l’orange, la pamplemousse, la mangue, la pomme, ainsi que des légumes comme la tomate, les piments, le concombre.
Cette mouche des fruits a déjà envahi la région de Punta Cana en République Dominicaine.
La population doit être informée et sensibilisée sur l’importance d’une telle mesure préventive contre ces fruits et légumes, souhaite, pour sa part, le coordonnateur de l’Association nationale des transformateurs de fruits (Anatraf), Yvon Faustin.
Toutefois, il se dit pessimiste face à la volonté de l’Etat haïtien d’appliquer une telle mesure.
C’est l’occasion pour les autorités haïtiennes de mettre en place des mécanismes pouvant permettre aux agriculteurs de produire suffisamment pour le marché haïtien, estime Faustin, plaidant en faveur de la construction de routes agricoles pour éviter que des pertes énormes ne soient enregistrées dans la production locale.
Actuellement, des considérations techniques sont en examen en ce qui concerne cette interdiction provisoire d’importation des fruits et légumes, a indiqué le secrétaire d’Etat à la production animale, Michel Chancy à AlterPresse, ce lundi 23 mars.
Au début du mois de juin 2013, d’autres mesures similaires prises contre des produits avicoles en provenance de la République Dominicaine n’ont pas été observées dans plusieurs régions frontalières avec le pays voisin, notamment à Toman, une localité de Ganthier non loin de Fonds-Parisien (département de l’Ouest).
Cette interdiction des produits avicoles a été adoptée par le gouvernement haïtien à cause de l’existence de foyers d’infections respiratoires très aiguës en République Dominicaine. [emb kft gp apr 23/03/2015 16 :10]
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