P-au-P., 14 oct. 04 [AlterPresse] --- Le gouvernement haïtien a appelé à l’engagement pour une meilleure prévention à l’occasion de la Journée internationale de la prévention des catastrophes naturelles le 13 octobre.
Dans un discours télévisé, le ministre haïtien de l’intérieur et de la sécurité nationale, le général retraité Hérard Abraham, a fait savoir que la prévention demeure une priorité face aux risques de désastres naturels et actes de terrorisme. Il a prôné une modification conséquente des comportements en pensant et agissant « autrement ».
L’espace haïtien est de plus en plus fragilisé. Les dernières inondations dans le nord du pays ont fait environ 3000 morts et disparus, selon des données non définitives.
Des milliers de vies humaines et des milliards de dollars pourraient être épargnés chaque année si une partie des fonds investis dans la gestion des catastrophes qui font la une de l’actualité était consacrée à la réduction des effets dévastateurs des phénomènes naturels, tels que les glissements de terrain, les tremblements de terre et les ouragans, sur les populations vulnérables, selon la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
A l’occasion de la Journée internationale de la prévention des catastrophes naturelles, Eva von Oelreich, chef du département de gestion des catastrophes de la Fédération internationale, a expliqué que bon nombre de gouvernements de pays particulièrement exposés ne consacraient pas suffisamment de fonds à la réduction des risques.
De son coté, David Peppiatt, responsable du Consortium ProVention, un partenariat mondial d’organisations internationales, de gouvernements, d’universités, d’entreprises commerciales et d’organisations de la société civile, a invité la communauté des donateurs à concilier les actions de secours lors de crises humanitaires et un investissement accru dans la réduction des risques liés aux catastrophes. « Les gouvernements donateurs consacrent des millions de dollars aux actions d’urgence en cas de catastrophe. Par contre, les ressources et l’engagement politique pour la réduction des risques font bien souvent défaut », a-t-il déclaré.
Les effets dévastateurs des catastrophes sur les communautés vulnérables s’intensifient chaque année. En 2003, les catastrophes ont coûté la vie à 76 000 personnes dans le monde, ont affecté 254 millions d’autres et ont entraîné des pertes économiques de plus de USD 55 milliards.
Le Fond des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF), le Bureau International pour la Réduction des Désastres (ISDR) et la Fédération des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge soulignent l’importance de l’éducation dans l’atténuation des effets des catastrophes.
Un jeu éducatif intitulé « le pays des risques », élaboré pour les enfants de 8 à 12 ans, est recommandé pour l’éducation environnementale de ces derniers. Ce livre est
conçu depuis tantôt 2 ans par le bureau régional de Costa Rica du Secrétariat des Nations Unies pour la Réduction des Catastrophes Naturelles (ISDR) et le bureau régional de l’UNICEF en Amérique latine et dans les Caraïbes.
L’objectif de ce jeu éducatif est de porter les plus jeunes, puisqu’ils représentent l’avenir, à se responsabiliser durant les périodes cycloniques, et à partager les connaissances acquises en la matière au membre de leur famille, selon un communiqué transmis à AlterPresse par l’UNICEF.
« Les enfants sont les plus vulnérables dans les situations d’urgence, et ont le plus à gagner à être préparésÂ… », lit-on dans ce communiqué. « Le pays des risques » a été traduit en CREOLE et est entrain d’être distribué, indique l’UNICEF. [gp fl apr 14/10/2004 06:30]