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Haïti-Mines/Tourisme : Des regroupements de la société civile dénoncent l’absence d’information et de transparence

P-au-P, 20 mars 2015 [AlterPresse] --- Le Collectif justice mine (Kolektif jistis min/Kjm) et l’Observatoire Mega-Projet touristique dénoncent, entre autres, l’absence d’information et de transparence à propos des initiatives étatiques relatives aux industries minière et touristique en Haïti.

« L’Etat haïtien continue de bafouer le droit du peuple haïtien à l’information » par son absence à une audience thématique réalisée à Washington (Etats-Unis) par la Commission interaméricaine des droits humains (Cidh) sur le droit d’accès à l’information, le 17 mars 2015, déplorent ces regroupements, dans une note de protestation.

En dépit de la réception de l’invitation, le gouvernement actuel n’a donné aucune explication sur son absence à cette réunion organisée avec seulement deux regroupements et la Cidh, critiquent-ils.

Réalisée sous l’initiative du Kjm et l’Observatoire Mega-Projet touristique de concert avec la « Global Justice Clinic (Nyu) », cette séance avait pour objectif de présenter devant la Cidh des témoignages sur le grand flou qui existe dans le développement des industries minière et touristique.

Cette audience a été l’occasion pour les organisations citées de présenter la situation d’accès à l’information dans le pays à partir de témoignages des communautés concernées en rapport au développement du projet touristique et aux activités d’exploration des compagnies minières, effectuées dans des régions du pays.

Elles ont mis en avant des exemples de paysans qui ont perdu leurs jardins et leurs terres dans le cadre du développement du projet touristique.

Plusieurs manifestations ont eu lieu à l’Ile-à-Vache pour dénoncer des projets touristiques dont celui dénommé « Destination touristique Ile-à-Vache », lancé depuis août 2013.

Le samedi 7 février 2015, des habitantes et habitants de l’Ile à Vache (Sud) se sont mobilisés dans la perspective d’exiger le dédommagement de toutes les personnes expropriées de cette île.

Les organisations en ont profité pour « dénoncer la dernière proposition de loi minière [du gouvernement], qui demande que l’information importante reste confidentielle pour 10 ans ».

Une proposition de loi minière a été soumise en mars 2014 par le gouvernement actuel à l’attention des compagnies privées, malgré les critiques émises sur la méthodologie adoptée.

En août 2014, une mise en garde a été lancée contre la Banque mondiale, accusée de s’impliquer dans le secteur minier à travers une branche dénommée Centre de facilitation des investissements (Cfi).

5 millions de dollars ont été attribués à la compagnie Eurasian Minerals pour effectuer des recherches sur le territoire.

Dans un contexte un peu flou, plusieurs accords et permis ont été délivrés par l’actuelle administration politique pour l’exploration des ressources minières.

Le Collectif encourage toutes les organisations à continuer le combat en vue de forcer les autorités à prendre de bonnes dispositions pour faire respecter les droits des citoyens et citoyennes en rapport à l’accès à l’information sur leurs vies et leurs avenirs.

Le Cjm est composé de la Plateforme des organisations haïtiennes de défense des droits humains (Pohdh), Tèt kole ti peyizan, la Plateforme haïtienne de plaidoyer pour un développement alternatif (Papda), Défenseurs des opprimés (Dop) et du Mouvement démocratique populaire (Modep). [emb apr 20/03/2015 12 : 50]