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La communauté haïtienne dans le jeu électoral américain

Miami, 13 oct. 04 [AlterPresse] --- Démocrates et républicains au plus haut niveau, jettent leur poids dans la balance pour courtiser l’électorat américain d’origine haïtienne de Miami, constate AlterPresse.

Le Gouverneur Jeb Bush (Floride), frère du Président républicain se trouvait en campagne le 9 octobre à Marriott Hotel de Miami pour appuyer, a-t-il dit, le projet d’accorder un statut provisoire (Temporary Protected Status TPS) aux illégaux haïtiens, surtout ceux-la en attente de déportation par les autorités de l’immigration.

Le geste de Jeb Bush se base sur le fait que la situation que vit Haïti après le passage de la tempête tropicale Jeanne, qui a fait plus de 3000 morts et disparus ainsi que 300.000 sinistrés, est dramatique.

« Mon frère travaille activement sur ce projet", a laissé entendre le Gouverneur Bush, en marge d’une réunion avec des leaders républicains de la communauté haïtienne. Tandis qu’en face de l’hôtel un groupe de supporteurs de l’ancien Président Aristide manifestait contre la présence de Bush à Miami.

Le TPS (temporary Protected Status) a déjà été sollicité par des activistes communautaires après la chute du régime lavalas. La demande a encore été renouvelée le 28 septembre dernier par la hiérarchie catholique de Miami qui, dans une lettre adressée au Président Bush, au gouverneur Bush et aux sénateurs, sollicita la clémence en faveur des réfugiés haïtiens en situation irrégulière.

Cette démarche a également trouvé échos dans le camp démocrate. Tout en dénonçant la politique américaine en matière d’immigration, l’activiste démocrate Jacques Despinosse, actuel membre du conseil municipal de la ville de North Miami, soutient la demande des religieux.

Entretemps, John Kerry, le candidat démocrate aux élections du 2 novembre, tente de se démarquer de la propagande républicaine qui veut faire croire qu’il a l’intention de ramener Aristide au pouvoir s’il est élu. Kerry, qui a effectué une visite dimanche 10 octobre à l’église haïtienne Saint James, a dit, en réponse à une interrogation d’un journaliste : « je n’ai rien à voir avec cette question ». Kerry se dit par ailleurs solidaire des victimes de Jeanne aux Gonaives.

A l’approche des élections du 2 novembre, les candidats et leurs courtiers multiplient les visites et les déclarations dans les communautés haïtiennes généralement favorables aux démocrates. Mais les républicains ont aussi leurs antennes.

C’est surtout à la radio que la campagne est plus chaude. Elle est étrangement alimentée par des partisans et adversaires du régime en Haiti... [pe gp apr 13/10/2004 01:30]