P-au-P, 19 mars 2015 [AlterPresse] --- Sur 164 victimes de violences, environ 138 personnes sont tuées par balles pour le premier trimestre de l’année 2015, dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, révèle un bilan provisoire de la commission épiscopale Justice et Paix (Jilap) de l’église catholique romaine en Haïti.
Pour le mois de janvier 2015, on compte 72 victimes de violences dont 68 décès par balles, et pour février, 92 personnes victimes dont 70 morts par balles, indique Jilap lors d’une conférence de presse ce jeudi 19 mars.
Pour le trimestre d’octobre à décembre 2014, sur 284 personnes victimes de violences enregistrées, 252 ont été tuées par balles.
Au total, 1, 136 personnes sont victimes de violences dont 942 sont mortes par balles pour l’année 2014.
Le problème de l’insécurité est la résultante de la mauvaise gouvernance qui entraine un climat d’impunité, dénonce Rovelsond Apollon, responsable d’observation à Jilap.
Plusieurs personnes sont constamment victimes d’actes de braquage au Champ de Mars, place publique située à proximité du palais national, rapporte t-il.
Comment envisager les élections dans un tel climat de violences ?, s’interroge t-il soulignant une relation étroite entre la politique el la violence.
Les élections législatives, municipales et locales qui devaient avoir lieu depuis 2011 sont prévues entre les mois d’août et de décembre 2015, en même temps pratiquement que la présidentielle.
Elles concernent les 2/3 du sénat soit 20 sénateurs, 119 députés, des centaines d’élus des collectivités territoriales et le nouveau président.
La police ne fait aucune prévention notamment en ce qui concerne les braquages de personnes qui sortent de la banque dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, déplore Apollon.
Les acteurs politiques doivent chercher une entente entre eux en signant un pacte pour rejeter la violence, recommande le secrétaire général de cette commission, Renord Jocelin.
Il exige la mise en place d’une commission d’enquête pour punir toute personne impliquée dans des actes de violences, notamment dans les quartiers populaires.
Dans plusieurs quartiers comme Cité Soleil, Simon Pelé, la Saline et d’autres endroits de la zone métropolitaine, notamment le centre ville, les agressions et les assassinats deviennent une réalité préoccupante, condamne Jocelyne Colas, directrice nationale de Jilap.
Les gangs qui traumatisent la population se renforcent au quotidien en toute impunité face à la police qui est incapable d’empêcher les actes de violences, fustige t-elle. [emb kft gp apr 19/03/2015 16 : 20]