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Port-au-Prince terrorisée et impatiente de retrouver la paix

P-au-P., 12 oct. 04 [AlterPresse] --- Les activités fonctionnaient encore au ralenti dans la capitale haïtienne ce 12 octobre, treize jours après le lancement d’une opération de violence conduite par des partisans armés de l’ex Président haïtien Jean Bertrand Aristide.

Les magasins du centre-ville ont gardé leurs rideaux baissés et les étalagistes en quantité très réduite craignaient à tout moment d’éventuelles interventions des gangs armés pour plier bagage, ont constaté des journalistes.

De même, le secteur éducatif a souffert de la situation de violence qui règne dans certains quartiers de la capitale. Les établissements scolaires situés dans les zones de turbulence ont renvoyé les élèves présents de peur que ces jeunes ne soient la cible des hors la loi.

Même l’aide alimentaire destinée aux 300.000 sinistrés de la tempête Jeanne (au Nord d’Haiti) demeure bloquée au port de la capitale à cause de la situation de troubles dans des quartiers situés près du quai. 120 tonnes devraient être ainsi détournées sur la Republique Dominicaine pour pouvoir être acheminées ici, a fait savoir le Programme Alimentaire Mondial (PAM).

C’est la première fois cependant depuis 13 jours que des actes de violence n’ont pas été rapportés. Seuls des tirs ont créé la panique dans quelques quartiers, notamment de la région de Delmas. Les jours précédents, des partisans de l’ancien régime ont tué, pillé, incendié sans inquiétude aucune.

Au début du mouvement, ces individus avaient laissé entendre que cette opération violente dont le nom de code serait « opération Bagdad » allait se poursuivre jusqu’au retour physique d’Aristide dans le pays. Les quartiers du Centre-ville, du bas de Delmas et bien d’autres réputés populaires paraissent toujours sous le contrôle de bandits armés.

Les Etats-Unis ont formellement accusé ce 12 octobre les partisans d’Aristide dans ce déchainement de violence afin de chercher à déstabiliser les nouvelles autorités haïtiennes. Washington est inquiet face à une possible implication de l’ancien président dans ces troubles depuis son exil en Afrique du Sud et n’a pas connaissance d’appels de l’ancien Président pour que cessent les violences, a déclaré le porte-parole du département d’Etat Richard Boucher.

Une cinquantaine de personnes dont 10 policiers auraient déjà péri depuis le déclenchement de ces raids, et ce 11 octobre, c’était la consternation à l’Académie de police, à l’occasion des funérailles de cinq de ces policiers, pour la plupart décapités. Les autorités gouvernementales, la classe politique haïtienne, des secteurs sociaux ont exprimé leur sympathie aux familles éplorées des policiers victimes.

A u cours des cérémonies, le chef de la primature, Gérard Latortue, a réitéré l’engagement du gouvernement qu’il dirige, à combattre les individus armés qui sèment le deuil dans la capitale, et s’est dit déterminer à faire régner l’ordre dans le pays.

Mais dans les rues, pères et mères de famille ainsi que des jeunes de plusieurs tranches d’age se disent rassasier de vœux et réclament du concret. [fl gp apr 12/10/2004 00:15]