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Haïti-Société : Les médecins résidents de l’Hueh en grève appellent les autorités à se responsabiliser

P-au-P, 12 mars 2015 [AlterPresse] --- Les médecins résidents de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (Hueh) en grève depuis une dizaine de jours appellent les dirigeants à agir suivant leur responsabilité dans le cadre d’un dossier judiciaire impliquant l’un d’entre eux et à améliorer les conditions de travail.

Un médecin non identifié en troisième année de résidence de l’équipe soignante de l’Hueh, au service de chirurgie, fait l’objet d’un mandat de comparution depuis le vendredi 27 février, suivant lequel il est accusé de meurtre.

Selon les résidents, ce mandat est émis suite à une plainte du parent d’un nourrisson décédé le 14 novembre 2013, sept jours après avoir été opéré, soit le 7 novembre.

Revenu pour son pansement le 13 novembre, le patient a présenté des complications au niveau de la zone opérée. Le chirurgien accusé a alors demandé à le garder pour une nouvelle intervention, mais l’enfant est décédé avant.

« L’enfant est mort faute de structure », déclare Rénold Delijacques, résident, membre du comité responsable des médecins résidents de l’Hueh.

De plus, « l’autopsie du cadavre n’a pas été faite » ce qui ne permet pas de statuer sur les causes de la mort du bébé de 7 mois.

Les 239 résidents sont solidaires de leur collègue et évoquent un décret publié le 26 septembre 1968 dans le journal officiel le Moniteur stipulant qu’ « au point de vue de la pratique médicale de la médecine, les internes et les résidents sont couverts par la direction médicale dans les limites de leurs attributions hospitalières ».

Dans l’exercice d’interprétation et de compréhension de cet article, le résident en chef, Marcelo Berlanger, soutient que « la justice doit faire la lumière sur ce dossier avec les services supérieurs » et non avec un résident.

Autre détail avancé par Marcelo Berlanger : « le médecin accusé n’a jamais été membre de l’équipe opératoire du nourrisson ».

Il a donc juste accueilli le patient lors de son retour à l’hôpital, toujours d’après le résident Berlanger, qui dénonce un « laxisme et une nonchalance » des responsables.

Le directeur exécutif de l’hôpital, Maurice Fils Mainville, joint par AlterPresse, n’était pas disponible pour communiquer sur le dossier.

Entretemps, les résidents appellent les dirigeants de l’institution hospitalière à jouer pleinement leur rôle et à œuvrer en sorte que le vice de forme dans le mandat émis à l’endroit du résident soit corrigé et que toute poursuite cesse contre le résident en question.

Les résidents souhaitent aussi, l’ajout de feuilles de consentement aux services liés aux interventions chirurgicales. Ces feuilles devraient donc être paraphées par les patients ou les parents de ceux-ci.

Ils demandent de revenir sur la définition légale de l’Hôpital de l’université d’État, de manière que les utilisateurs de l’institution puissent savoir à qui s’adresser au besoin.

Les conditions de travail sont tout aussi décriées par ces résidents qui demandent la disposition d’intrants pour les besoins médicaux et chirurgicaux et un meilleur encadrement pour les résidents.

Ces médecins post gradués estiment courir de grands risques face aux agressions des patients et des parents des malades, et soulignent la nécessité de bénéficier de « la sécurité du personnel hospitalier médical et administraitf ». [srh kit gp apr 12/03/2015 16 :10]