P-au-P, 16 mars 2015 [AlterPresse] --- Contrairement aux années antérieures, l’équipe pays des Nations Unies adopte une nouvelle stratégie d’appui « pour réduire l’extrême vulnérabilité et renforcer la résilience sur les deux prochaines années [2015/2016] ».
Cette stratégie dénomée « Appel de Transition (Tap, Transitional Appeal ) est lancée le 11 mars 2015 de concert avec le ministère de la planification et de la coopération externe (Mpce) en partenariat avec des Organisations non gouvernementales et des membres de la société civile à Port-au-Prince.
« Le Tap pour Haïti remplace et élargit le champ du Plan d’action humanitaire de 2014 et sert donc de plan stratégique opérationnel intégré pour les actions humanitaires et de renforcement de la résilience mis œuvre par les Nations Unies et ses partenaires sur la période 2015-2016 » explique le document résumé.
La représentante du secrétaire général des Nations Unies, Sandra Honoré, soutient la nécessité d’une pareille stratégie dans un pays classé depuis 6 ans comme le moins équitable de l’hémisphère Nord et dont quelque 95% de sa population est confrontée à au moins deux risques de catastrophe par an.
« Cet appel est né de la conviction selon laquelle la communauté des partenaires intervenant en Haïti avait besoin d’un mécanisme de planification différent, plus holistique, pour gérer cette dynamique et accompagner les pouvoirs publics nationaux dans leurs efforts pour résoudre les problématiques de développement à l’origine de besoins et de risques humanitaires persistants », souligne Honoré.
Un montant de 401 millions de dollars américains doit être mobilisé pour la mise en œuvre du Tap.
En référence aux situations antérieures de sous-financement de l’aide qu’ont connues les plans d’actions humanitaires, le titulaire du Mpce, Yves Germain Joseph, nourrit l’espoir que « les bailleurs internationaux répondent complètement ».
Même s’il n’a véritablement aucune garantie sur la question du financement complet, le coordonnateur de l’action humanitaire en Haïti, Peter de Clercq, se veut être optimiste puisque dès « la semaine prochaine » il part en « plaidoyer auprès des bailleurs en Europe ».
La coopération Sud-Sud avec Haïti sera aussi touchée au sujet du Tap, assure de Clercq, soutenant que les « meilleurs efforts vont être faits pour récolter un maximum de fonds ».
Des actions prévues par le Tap
En employant des solutions durables, le Tap vise à « veiller à la protection et à la fourniture des services de base aux personnes vivant dans des camps et accompagner la transition des camps vers des communautés plus stables ».
79 397 personnes sont ciblées. Ces actions nécessitent un budget de 38,4 millions de dollars américains.
Pour « assurer une réaction rapide et efficace aux flambées de choléra », 36,5 millions doivent être mobilisés.
Selon certaines estimations, environ 28 000 personnes sont susceptibles d’être touchées par le choléra en 2015. Mais le Tap cible 1,54 million de personnes au total.
« Répondre à l’insécurité alimentaire sévère et s’attaquer à la malnutrition aiguë sévère chez les enfants de moins de 5 ans » est envisagé.
Un budget de 91,6 millions est prévu à cet effet.
Les ambitions des partenaires de l’appel de transition semblent être élevées si l’on croit Vincent Le Pape, chef de la Coopération Canadienne, qui signale que « le Tap peut jeter les bases d’un programme social sous le leadership du gouvernement haïtien ». [apr 16/03/2015 10 :05]